La patience de la mairesse de Lac-Mégantic, Colette Roy-Laroche, a des limites. Excédée que la Montreal, Maine & Atlantic Railways ne paie plus les fournisseurs responsables du nettoyage du site où le déraillement du train a eu lieu, la Ville lui a envoyé une mise en demeure, mardi.

C'est que la municipalité de Lac-Mégantic a dû elle-même débourser une somme de 4 millions $ pour s'assurer que les travailleurs soient payés et éviter ainsi des retards dans le nettoyage du site.

Jeudi, les travailleurs de ces différents fournisseurs employés par la MMA avaient informé la mairesse qu'ils n'étaient plus payés. Certains ont même débrayé quelques heures et menacé de quitter le chantier.

La mairesse a qualifié cette situation «d'inacceptable» et de «hautement déplorable» de la part de la MMA mais n'a pas voulu en dire davantage quant à l'attitude des dirigeants de cette entreprise américaine à qui appartenait le convoi qui a dévasté le centre-ville de Lac-Mégantic.

«Tout retard dans le nettoyage et la récupération des hydrocarbures du site cause à la Ville et à ses citoyens un préjudice sérieux», a déclaré la mairesse. La Ville de Lac-Mégantic ne peut tolérer cette situation alors qu'elle multiplie sans relâche les efforts pour se relever de cette tragédie».

Par la voix de ses procureurs, la Ville a sommé l'entreprise de rembourser le 4 millions $, de respecter ses engagements avec ses fournisseurs en plus de fournir le nom et les qualifications de la personne responsable de la supervision des travaux de nettoyage. La Ville exige aussi que cette personne responsable fasse un rapport de l'avancement des travaux au directeur général de la Ville.

De plus, la Ville veut obtenir une liste complète des fournisseurs qui procèdent au nettoyage et à la récupération des hydrocarbures, leurs mandats, leurs honoraires et leurs délais d'exécution. Elle demande finalement un plan d'être informé du plan de gestion des exécutants des travaux.

«Que MMa nous rembourse et qu'elle paie ses fournisseurs. Il nous semble que c'est bien peu demander, dans les circonstances», a affirmé Mme Roy-Laroche.

À ce jour, la Ville n'a obtenu aucune explication de la MMA et ne peut dire si la compagnie ferroviaire agit par négligence ou si elle n'a tout simplement plus les moyens de payer.

La MMA n'a pas rappelé La Presse.