Christian Paradis assure qu'Ottawa apportera son aide financière aux résidants de Lac-Mégantic, mais il faudra attendre un peu avant de connaître le chiffre qui sera inscrit sur le chèque.

En entrevue à La Presse Canadienne, le lieutenant québécois de Stephen Harper a expliqué que la tragédie suivant le déraillement de train de carburant était hors du commun et qu'Ottawa évaluait actuellement «ses options» en terme d'aide.

«Les catastrophes telles qu'elle, ça ne survient pas (souvent), c'est extraordinaire. C'est pour ça qu'il faut regarder maintenant les leviers qu'on a dans des cas comme ça.»

Il a toutefois refusé de «spéculer» sur le moment auquel pourrait être annoncé le soutien financier ni sur le montant envisagé.

«Ce n'est pas un désastre naturel, alors il faut regarder dans quoi on peut faire cadrer ça, et en fonction des besoins. Mais on va être là, les gens le savent sur le terrain», a soutenu le député de la circonscription de Mégantic-L'Érable.

Mercredi, le gouvernement Marois a demandé, par la voix de son ministre de la Santé Réjean Hébert, qu'Ottawa paye sa part pour la catastrophe ferroviaire.

M. Paradis a dit qu'il voulait rassurer les gens à cet effet. Il a ajouté qu'il ne souhaitait pas «se chicaner» avec Québec, mais plutôt que les deux paliers de gouvernement se parlent. «On fait tous partie de la solution.»

Service Canada a déjà installé un site mobile de service pour faciliter l'accès aux programmes d'assurance-emploi, de la sécurité de la vieillesse et au régime de pensions.

Les réclamations d'assurance-emploi des travailleurs affectés par la tragédie sont d'ailleurs mises sur un mode de traitement accéléré. Les personnes touchées peuvent soumettre leur déclaration même s'ils n'ont pas en main leur relevé d'emploi.

En entrevue de Paris, où il a rencontré plusieurs dignitaires, le chef de l'opposition Thomas Mulcair a soutenu qu'il serait «normal» qu'Ottawa participe à la reconstruction de Lac-Mégantic.

«On va regarder attentivement ce que le gouvernement fédéral a fait dans le cas d'autres tragédies et d'autres désastres de cette nature-là et j'ai l'intention de poser cette question au gouvernement dès la rentrée», a-t-il noté.

Mots durs contre la MMA

En entrevue, M. Paradis a par ailleurs eu des mots durs envers la compagnie américaine impliquée dans l'accident de samedi, la Montreal Maine and Atlantic (MMA).

«En terme de relations publiques, c'est très questionnable. Je pense qu'il y aurait pu y avoir de meilleures relations en amont», a-t-il tranché.

Pas étonnant, à ses yeux, que les gens expriment leur colère à l'égard de l'entreprise et de son président Ed Burkhardt.

«Maintenant, si les gens étaient en colère, c'était peut-être à cause de l'attitude de la compagnie. De commencer à vouloir argumenter, de dire "c'est pas moi, c'est l'autre, c'est arrivé à la suite de ça", traduire des communiqués tout croche, bien ça, ça fâche le monde», a-t-il conclu.