L'homme d'affaires qui dirige la Montreal, Maine&Atlantic Railway (MM&A) affirme que ce sont des «facteurs externes», et non sa propre entreprise, qui sont à l'origine du drame de Lac-Mégantic.

L'entreprise n'a pas encore été en mesure de terminer sa propre enquête sur l'accident, puisque plusieurs personnes ne sont pas encore disponibles. Mais le dirigeant affirme que rien ne lui permet de croire que son matériel ou ses employés soient en cause.

«Selon l'information que j'ai, on parle davantage de facteurs externes», a-t-il dit.

«De manière générale, je crois que nous avons performé assez bien, a-t-il ajouté. Je ne peux vous identifier une erreur qui aurait été commise par nos gens.»

L'homme d'affaires s'est dit atterré par la tragédie de Lac-Mégantic.

«Je me sens affreusement mal, je suis dévasté, a affirmé Edward Burkhardt, joint par La Presse au siège social de Rail World, en Illinois. Notre entreprise ferroviaire a généralement un bon dossier en matière de sécurité, nous n'avions jamais connu un déraillement significatif jusqu'à celui-ci.»

La MM&A a été impliquée dans quelques accidents au cours des dernières années (voir autre texte), notamment un déversement de 13 000 litres de diesel non loin de Lac-Mégantic, en juin. Mais ces épisodes étaient «mineurs», a dit M. Burkhardt.

L'homme d'affaires affirme que son entreprise a les ressources pour venir en aide aux sinistrés de Lac-Mégantic. Une équipe de 12 personnes est déjà sur place.

«Nous avons ouvert un centre de commandement au centre-ville et nous allons recevoir les réclamations et tenter de nous occuper des circonstances individuelles pour les gens qui sont sans nourriture ou sans logement», a-t-il dit.

Circonstances

La MM&A révélé un peu plus de détails sur les circonstances qui ont mené à l'explosion d'un train en plein centre-ville de Lac-Mégantic, dans la nuit de vendredi à samedi. Le train s'est d'abord immobilisé à Nantes, à 11 km du lieu du drame, lorsqu'une locomotive diesel a pris feu.

Les pompiers ont été dépêchés sur les lieux. Le moteur de la locomotive a été éteint pendant l'intervention.

Des représentants de la MM&A se trouvaient toujours sur place lorsque les pompiers sont partis de la scène. Ce n'est qu'une fois que ces derniers ont quitté à leur tour que le train s'est ébranlé, apparamment parce que les freins ne fonctionnaient pas adéquatement.

La fermeture du moteur pourrait avoir cause cette défaillance, a avancé l'entreprise dans un communiqué. L'administrateur Yves Bourdon a toutefois précisé qu'il ne s'agit que d'une « hypothèse ».

Le train aurait pris de la vitesse dans la longue pente entre Nantes et Lac-Mégantic. Selon certains reportages, il aurait filé à une vitesse de 60 à 70 km/h lorsqu'il s'est engagé dans une courbe serrée, en plein coeur du centre-ville. «Normalement, on négocie cette courbe à 10 mi/h, a indiqué Yves Bourdon, administrateur québécois de la MM&A. Le train allait sûrement beaucoup plus vite que ça.»