La première ministre Pauline Marois a affirmé qu'elle avait été catastrophée par le degré de désolation qui règne au centre-ville de Lac-Mégantic et elle a annoncé que le Bureau du coroner avait commencé une enquête sur la tragédie.

Son homologue canadien, Stephen Harper, se déplacera en Estrie dès aujourd'hui, a annoncé son bureau.

Mme Marois a survolé la zone en hélicoptère en compagnie de la mairesse de l'endroit, Colette Roy-Laroche.

Elle a dit avoir eu «un sentiment de profonde désolation quand [elle a] vu tous ces bâtiments brûlés. Il y a une espèce de corridor qui va jusqu'au lac». «C'est de la tristesse que j'ai ressentie, surtout pour toutes les personnes qui sont touchées», a ajouté Mme Marois.

La première ministre n'a toutefois pas voulu s'avancer quant à la suite politique de la tragédie. Interrogée sur les règles québécoises en matière de transport des produits dangereux et sur les aides gouvernementales prévues pour la reconstruction, elle a indiqué que ces dossiers seraient traités en temps et lieu. «Vous comprendrez que cet événement est arrivé à 1 heure ce matin, a-t-elle affirmé. Tout le reste se met en branle à partir de maintenant.»

Une enquête du Bureau du coroner serait toutefois déjà en marche. Mme Marois a aussi tenu à remercier les services d'urgence pour leur travail. «Je suis très, très satisfaite de ce qui se passe ici», a-t-elle affirmé.

Visite de Stephen Harper

Peu après 21 h samedi soir, l'attaché de presse de Stephen Harper a confirmé que le chef du gouvernement visiterait les rues de la petite municipalité dès aujourd'hui.

Plus tôt dans la journée, le premier ministre avait pris la parole pour exprimer sa solidarité avec les membres de la communauté. «Vous êtes dans nos pensées et nos prières. Tous les Canadiens et Canadiennes sont avec vous», a-t-il affirmé à partir de Calgary.

Son lieutenant politique au Québec, le ministre Christian Paradis, était sur place depuis les premières heures de la tragédie. «Je représente Lac-Mégantic depuis 2006, a-t-il dit. Le coup qu'elle mange aujourd'hui, c'est un gros coup. Il va falloir se retrousser les manches.»

«C'est presque invraisemblable! Je mangeais ici même, au centre-ville, quelques heures avant que ça arrive vendredi», a ajouté M. Paradis.

«C'est très triste, c'est un choc. J'ai entendu des histoires de gens qui se sauvaient avec le feu derrière eux, d'autres qui sautaient dans la rivière et le lac pour se protéger. Il y a la moitié d'un centre-ville qui n'existe plus. Je ne pensais jamais voir ça dans ma carrière, c'est un vrai film d'horreur», enchaîne-t-il.

Le ministre a tenu à assurer la population de Lac-Mégantic de l'appui de son gouvernement. «Nous ferons tout ce que nous pouvons pour aider les citoyens. Je vais m'assurer que tous les leviers fédéraux soient disponibles.

Le ministre est originaire de Thetford Mines, une ville située non loin de Lac-Mégantic.