Au début du mois de décembre, au cimetière islamique Hamzaz, à Saint-Vincent-de-Paul. Entre les ornières de boue durcie et l'herbe pelée, quatre pierres tombales affichant la même date de décès se côtoient. Ce sont celles de Rona, Zainab, Sahar et Geeti, les quatre victimes de l'écluse de Kingston Mills.

Sous le prénom des défuntes apparaît leur nom de famille. «Amir Mohammad» pour Rona Amir, première femme de Mohamad Shafia, et «Mohammad Shafia» pour les trois soeurs. L'homme qui leur a légué son nom, Mohammad Shafia, est aujourd'hui accusé de leurs meurtres allégués, survenus à 300 kilomètres de là, à Kingston. Il est actuellement jugé dans un procès commun avec Tooba, sa deuxième femme et mère des trois plus jeunes défuntes, et leur fils aîné, Hamed.

Erreur

Les monuments de la femme et des trois filles sont identiques aux autres dans le cimetière Hamzaz. Erreur malencontreuse cependant pour une épitaphe, la date de naissance de Geeti, cadette, est la même que celle de sa soeur Sahar (22 octobre 1991), alors qu'elle est née le 30 novembre 1995.

«C'est une erreur de l'entreprise qui fait les monuments, ça doit être arrangé», a indiqué Ali Altaie, de la fondation Azzhara qui détient ce cimetière.

Les funérailles des quatre victimes de l'écluse ont eu lieu le 5 juillet 2009, et selon le souvenir de M. Altaie, les pierres tombales ont été installées dès le départ.

Fondé en 1994, le cimetière Hamzaz dispose d'un terrain de 262 000 pieds carrés qui peut accueillir 8000 tombes. Il reste beaucoup, beaucoup de place.