Après une journée et demie de délibérations, le jury chargé de juger Luka Rocco Magnotta a fait parvenir une question au juge Guy Cournoyer ce midi.

Les huit femmes et quatre hommes voulaient savoir si un trouble de la personnalité est considéré comme une maladie mentale, au niveau légal.

Après consultation avec les avocats, Me Louis Bouthillier pour le ministère public, et Me Luc Leclair pour la défense, le juge a informé le jury, que la réponse à leur question était oui. 

On sait que le psychiatre retenu par la Couronne, Dr Gilles Chamberland, estime que M. Magnotta ne souffre pas réellement de schizophrénie, mais plutôt d'un trouble de la personnalité. Reste à savoir si un trouble de la personnalité empêche de distinguer le bien du mal. Le jury devra se poser cette question.

À ce sujet, les experts ne s'entendent pas. Ceux de la défense disent qu'il ne pouvait distinguer le bien du mal, tandis que celui de la Couronne estimait que M. Magnotta savait très bien ce qu'il faisait. Le juge a instruit le jury sur les rapports des experts. C'est au jury de décider de la valeur qu'il y accordera. Mais si l'expert s'appuie sur des faits qui n'ont pas été prouvés en Cour, la valeur est moindre. On sait que M. Magnotta n'a pas témoigné à son procès, donc, il n'a pas été contre-interrogé, et il a aussi refusé de se faire évaluer par le psychiatre retenu par la Couronne.

M. Magnotta est accusé du meurtre et démembrement de Lin Jun, production de matériel obscène, utilisation de la poste pour envoyer du matériel obscène et harcèlement envers le premier ministre Stephen Harper et les membres du Parlement. Les faits se sont produits le 25 mai 2012.