Fasciné par Sharon Stone et le film Basic Instinct, Luka Rocco Magnotta est allé jusqu'à peindre de couleur argent le tournevis qu'il a utilisé pour poignarder Lin Jun afin de le rendre semblable à celui que l'actrice a utilisé pour poignarder un amant dans le film.

C'est ce que Me Louis Bouthillier a fait ressortir quand il a contre-interrogé la psychiatre Marie-Frédérique Allard. Me Bouthillier voulait savoir si la psychiatre avait noté cela dans le rapport de 127 pages qu'elle a rédigé sur Magnotta qui conclut à sa non-responsabilité criminelle. La Dre Allard était au courant pour le tournevis argent, mais ne l'a pas noté.

Le procureur du ministère public a laissé entendre que Magnotta s'était inspiré d'autres aspects du film Basic Instinct lors des événements qui lui sont reprochés ainsi que pendant sa cavale subséquente en Europe, comme s'il avait orchestré un scénario.

Psychose ?

Me Bouthillier a beaucoup taraudé la psychiatre sur ses conclusions. La Dre Allard estime que l'accusé, schizophrène depuis la fin de son adolescence, était en pleine psychose au moment des faits reprochés.

Dans ce cas, se demande Me Bouthillier, comment expliquer qu'il ait vidé son appartement et fui par la suite ? Et en Europe, l'accusé a manifestement tenté de brouiller sa piste. Alors qu'il avait réservé et payé une chambre au Novotel sous son vrai nom pour le jour de son arrivée, il a quitté cet hôtel le soir même, sans y avoir dormi, pour s'installer dans un autre beaucoup plus modeste. À cet endroit, il s'est présenté sous le nom de Kirk Trammel.

Pour la psychiatre, ce qui apparaît comme une fuite n'est pas incompatible avec la psychose.

Aujourd'hui, ce sera au tour du psychiatre Joel Watts de témoigner. Il a également fait une évaluation de la responsabilité criminelle de Magnotta pour le compte de la défense.