Si Luka Rocco Magnotta devait être cité à procès au terme de son enquête préliminaire pour le meurtre de Lin Jun, il faudrait reconsidérer l'accusation de meurtre prémédité. Le meurtre au deuxième degré devrait plutôt être envisagé.

C'est en tous cas ce que Me Luc Leclair, avocat de l'accusé, compte soumettre à la juge Lori Renée Weitzman, lorsque viendra le temps de plaider. C'est ce qu'on a appris lundi,  alors que l'enquête préliminaire de M. Magnotta a repris, après une relâche de deux semaines.

On a aussi appris que l'exercice sera un peu moins long que prévu. Des témoins d'Allemagne qui devaient être entendus cette semaine ne le seront pas. Le procureur de la Couronne Louis Bouthillier pourrait faire entendre un témoin de France, vendredi, mais ce n'est pas encore tout à fait certain. Les enquêteurs se trouvent en Europe actuellement, pour poursuivre l'enquête.

Magnotta est accusé du meurtre prémédité de Lin Jun et d'outrage à son cadavre. Il fait face aussi à des accusations de diffusion d'obscénités, utilisation de la poste pour diffuser des obscénités et harcèlement envers le premier ministre Stephen Harper et des membres du Parlement. Les événements seraient survenus le 25 mai. M. Magnotta avait été arrêté en Allemagne au début juin, après une chasse à l'homme internationale.

Sept témoins

Lundi, sept témoins ont été entendus, au palais de justice de Montréal.

C'est un ami du défunt, Dong Dong Xu, qui a été appelé à la barre en premier. L'homme de 30 ans a répondu aux questions de la Couronne et de la défense. Un peu plus tard, ce sont six personnes de Vancouver, qui ont témoigné, par le biais de la vidéo-conférence.

Les témoins sont : Kevin John Clifford, qui travaillait pour Postes Canada en juin 2012, Louise Jones, assistante administratrice à St-Georges School, et Robert Thomas Caissy, employé au même endroit, Fanya Chan, employée de False Creek elementary school, et Bruce Murton, directeur de cette école, ainsi que Beatrice Chow, policière à Vancouver. Jusqu'ici, 32 témoins ont été entendus depuis le début de l'enquête préliminaire.

Au terme de l'exercice, la juge Lori Renée Weitzman devra décider s'il y a suffisamment de preuves pour citer l'accusé à procès. Elle pourrait aussi modifier les chefs d'accusation. Les meurtres, qu'ils soient prémédités ou non,  appellent des condamnations de prison à vie. Mais le meurtre non prémédité, ou deuxième degré, ouvre la porte à une admissibilité plus hâtive à la libération conditionnelle. C'est le juge du procès qui impose cette limite, qui ne peut toutefois pas être en dessous de dix ans.