Dépassées par l'avalanche de conflits de séparation, les autorités ont demandé de l'aide. «Les juges ont réclamé de la formation parce qu'ils voient de plus en plus de dossiers du genre.

C'est une problématique très lourde», indique le juge en chef adjoint de la Chambre de la jeunesse de la Cour du Québec, Claude C. Boulanger.

À Montréal, le Centre d'expertise sur la maltraitance du centre jeunesse s'est penché sur la question pendant deux ans. «On en connaît encore très peu sur le conflit de séparation», explique Claire Malo, professeure de travail social et chercheuse au CJM.

«Ces parents arrivent tous avec leurs caisses de documents pour discréditer l'autre, raconte Geneviève Mercier, chef de service en Montérégie. Et ils peuvent appeler 10 fois par semaine pour nous demander de gérer la taille de la brosse à dents ou la couleur des sandales.»

Les parents sur le pied de guerre s'en prennent aussi aux professionnels. «On est parfois appelé en renfort quand tout le personnel d'un autre centre a fait l'objet de plaintes», affirme Johanne Vachon, adjointe à la DPJ en Mauricie.

Son centre jeunesse et certains CLSC utilisent la toute nouvelle trousse de dépistage des risques mise au point par l'Université Laval. «La DPJ devait être un service d'exception, estime Christine Tremblay, chef du programme maltraitance en Mauricie. On doit offrir plus de services à ces parents avant d'en arriver là.»

Malheureusement, disent les experts, on a banalisé les effets du divorce et «c'est presque le désert du côté des services communautaires».