Le député bloquiste Serge Ménard doit expliquer devant le comité de l'éthique de la Chambre des communes pourquoi il a attendu 17 ans avant de révéler avoir été victime d'une tentative de corruption par le maire de Laval, Gilles Vaillancourt, estime le député conservateur de Lévis, Steven Blaney.



 

Après avoir réclamé, en vain, à de multiples reprises cette semaine que le député de Marc-Aurèle-Fortin soit démis de ses fonctions de critique du Bloc québécois en matière de justice, M. Blaney en a rajouté, hier, en présentant une motion qui devrait être déposée au comité de l'éthique lundi prochain. Le texte de la motion stipule que M. Ménard devrait être cité à comparaître «pour discuter des faits qu'il allègue, selon lesquels de l'argent sale lui aurait été offert lorsqu'il était candidat provincial». M. Ménard a affirmé cette semaine, en entrevue à Radio-Canada, que le maire de Laval lui avait offert une enveloppe contenant 10 000$ en 1993, pour sa campagne politique. Depuis, M. Vaillancourt a nié les faits allégués et lui a envoyé une mise en demeure le sommant de se rétracter, ce que le député a refusé de faire.

Les conservateurs étant minoritaires au comité de l'éthique, ils devront obtenir l'appui d'un des trois partis de l'opposition pour faire adopter la motion et convoquer le député. Le chef du Bloc québécois, Gilles Duceppe, de même que le chef du NPD, Jack Layton, n'ont pas fermé la porte à la proposition, préférant la lire et l'analyser avant de commenter. Le député libéral de Beauséjour, Dominic Leblanc, a quant à lui rejeté la motion, jugeant qu'il ne s'agissait pas d'une bonne utilisation du temps précieux des députés en comité.