La mission militaire du Canada en Afghanistan a officiellement pris fin mercredi.

Une cérémonie a eu lieu au quartier général de l'OTAN à Kaboul en présence de dignitaires canadiens et britanniques, entre autres, pour souligner le départ des troupes canadiennes. Le reste des «militaires combattants» de l'OTAN les imitera d'ici la fin de l'année.

«Votre force a protégé les plus faibles, votre bravoure a apporté de l'espoir à ceux qui n'en avaient plus, et la main que vous avez tendue au peuple afghan lui a redonné foi en un avenir meilleur», a déclaré l'ambassadrice canadienne en Afghanistan, Deborah Lyons, en s'adressant à la centaine de soldats des Forces armées canadiennes encore sur place. Ces militaires étaient à Kaboul depuis trois ans pour assurer la formation des soldats afghans.

Au total, 158 soldats canadiens ont été tués au cours de cette mission qui aura duré près de 12 ans. À ce bilan militaire, il faut ajouter le décès de trois civils canadiens - un diplomate, une journaliste et deux consultants.

Des commandos canadiens avaient été parmi les premiers à être déployés en Afghanistan à la fin de 2001, suivis par quelque 40 000 militaires. Ils ont participé à différentes campagnes dans plusieurs régions du pays, dont une mission de combat de cinq ans dans la province de Kandahar.

Le lieutenant-général britannique John Lorimer, commandant en chef adjoint des troupes de l'OTAN, a soutenu que les Canadiens avaient «prouvé à plusieurs reprises leur courage et leurs capacités» pendant leur collaboration avec la coalition et les troupes afghanes, plus particulièrement à Kandahar.

«Je suis attristé de vous voir rentrer à la maison, mais en même temps, je suis reconnaissant d'avoir eu la chance de servir aux côtés de leaders canadiens aussi exceptionnels.»

Le dernier commandant canadien, le major-général Dean Milner, a de son côté affirmé que la mission de formation des trois dernières années revêtait une valeur inestimable pour l'armée afghane, soulignant toutefois que les progrès réalisés n'étaient pas irréversibles.

Les puissances occidentales, a-t-il poursuivi, devront continuer d'appuyer l'armée et les institutions civiles en Afghanistan.

Le premier ministre Stephen Harper a indiqué par voie de communiqué que «le Canada continuera à jouer un important rôle (en Afghanistan) en appuyant les efforts visant à assurer aux Afghans un avenir meilleur».

Il a souligné qu'il accueillerait personnellement les militaires au pays mardi prochain, et a salué «leur courage et leur dévouement», affirmant qu'ils étaient la fierté du Canada.

«La fin de la mission militaire et la descente du drapeau marquent une étape importante dans la lutte mondiale contre le terrorisme. Plus de 40 000 membres des Forces armées canadiennes ont combattu pour vaincre la menace du terrorisme et assurer la liberté d'autrui, afin de créer un monde plus fort et plus sûr», a écrit le premier ministre Harper.

Par ailleurs, les Canadiens sont mitigés quant à l'héritage laissé par les forces armées en Afghanistan, révèle un récent sondage Harris Décima réalisé pour le compte de La Presse Canadienne.

Les deux tiers des personnes interrogées estiment qu'il est encore trop tôt pour qualifier la mission de succès ou d'échec, tandis que seulement 58% d'entre eux avaient réalisé que les Forces armées canadiennes y étaient toujours déployées dans le cadre d'une mission militaire.

Le coup de sonde, mené auprès de 1051 répondants du 20 au 24 février, comporte une marge d'erreur de 3,1 points de pourcentage, 19 fois sur 20.