La guerre en Afghanistan a plongé des milliers de soldats canadiens dans un état de détresse psychologique. Selon une étude qui sera bientôt publiée dans le Journal de l'Association médicale canadienne, 13% des 40 000 soldats canadiens déployés en sol afghan ont souffert d'au moins un problème de santé mentale causé par leur participation à cette guerre.

Le problème de santé mentale le plus répandu est le syndrome de stress post-traumatique, avec 8% des soldats affectés. Vient ensuite la dépression qui a affligé 6% des soldats (le quart des militaires qui souffraient du syndrome de stress post-traumatique souffrait aussi de dépression). L'anxiété et la toxicomanie sont les deux autres maladies mentales les plus fréquentes chez les soldats. Fait à noter, 5% des soldats souffraient de troubles de santé mentale qui n'étaient pas reliés à leur déploiement en Afghanistan.

Afin d'arriver à ces résultats, les chercheurs ont épluché les dossiers médicaux de 2045 soldats déployés en Afghanistan entre 2001 et 2008. La plupart des sujets étudiés étaient des hommes de moins de 40 ans déployés dans la région de Kandahar. L'échantillon comprenait aussi des militaires déployés à Kaboul et d'autres rattachés à la mission en «support» sur des vaisseaux ou d'autres bases militaires au Moyen-Orient

Le diagnostic devait être fait par un clinicien et associé au déploiement en Afghanistan. Il est intéressant de noter que près de 30% des soldats ont cru bon de solliciter les services en santé mentale des Forces armées canadiennes dans les 1360 jours après leur retour d'Afghanistan, mais que seulement 13% ont reçu un diagnostic de problème de santé mentale.

Les femmes, plus vulnérables

Les militaires qui avaient un rang moins élevé ou qui étaient déployés dans des régions considérées comme plus à risque sont ceux qui étaient le plus susceptibles de souffrir d'un problème de santé mentale. Les femmes étaient légèrement plus vulnérables que les hommes. Les soldats de terre ont été beaucoup plus affectés que les soldats de la marine.

L'étude cite quelques autres études ou sondages menés dans les dernières années auprès des soldats qui ont combattu en Afghanistan, qui montraient qu'entre 5% et 8% des soldats souffraient du syndrome de stress post-traumatique à leur retour.

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Hausse des cas de syndrome de stress post-traumatique

> 2,8% Pourcentage des soldats canadiens qui ont déclaré souffrir du syndrome de stress post-traumatique en 2002.

> 8,9% Pourcentage des soldats canadiens déployés en Afghanistan qui ont souffert du syndrome de stress post-traumatique. Dans 8% des cas, la maladie était attribuable à la guerre en Afghanistan.