Les troupes canadiennes ont discrètement cessé de transférer des détenus talibans aux autorités afghanes dès la mi-2011, soit environ six mois avant que le gouvernement Harper ne reconnaisse publiquement qu'un changement avait été apporté à cette politique controversée.

C'est un ordre émanant du centre de commandement de l'OTAN dans le sud de l'Afghanistan qui a ultimement mis fin à cette pratique politiquement incendiaire.

La fin des transferts est survenue alors que la mission de combat canadienne à Kandahar se terminait et que l'armée américaine prenait le contrôle de cette province explosive.

L'OTAN a ordonné en juillet 2011 que toutes les unités mettent fin aux transferts de prisonniers, et ce, non seulement aux sinistres services de renseignement afghans mais aussi à la police nationale afghane et à la police frontalière afghane.

Le chef d'état-major de la défense, le général Walt Natynczyk, a ainsi exigé que les prisonniers qui étaient aux mains des soldats canadiens soient redirigés vers autre établissement que celui qui avait été choisi jusque-là.

Les diplomates du ministère des Affaires étrangères ont amorcé les négociations presque immédiatement pour envoyer les prisonniers vers un centre de détention américain à Parwan, une localité située près de l'aérodrome de Bagram, au nord de Kaboul.

Dans un communiqué publié en soirée lundi, le ministère de la Défense souligne que le transfert des prisonniers a été suspendu peu de temps avant que les directives de l'OTAN ne soient émises.

«Au début du mois de juillet 2011, des informations concernant de possibles mauvais traitements infligés aux détenus afghans - qui n'étaient pas ceux transférés par les forces canadiennes -, a soulevé des inquiétudes au sein de la chaîne de commandement canadienne», a indiqué le porte-parole Morgan Bailey.

«Nous avons donc cessé les transferts.»