Le premier ministre Stephen Harper a ouvert la porte, mercredi, au maintien de troupes canadiennes en Afghanistan après 2014.

Des membres de l'opposition se sont montrés préoccupés par cette volte-face, tandis que d'autres ont accusé M. Harper de vouloir détourner l'attention devant les dépenses controversées de la ministre de la Coopération internationale et de la chef de la direction de la Société du Vieux-Port de Montréal.

«Vous savez que M. Harper a beaucoup de difficulté, a souligné le député libéral Denis Coderre. Il n'y a pas juste le jus d'orange à 16$, il y a les F-35 et tout ça... Il n'y a rien de mieux que de laisser une marmite entrouverte pour qu'on puisse parler d'autre chose pendant ce temps-là.»

La participation du Canada à la mission de combat a pris fin l'été dernier, mais des militaires devaient rester sur place jusqu'en 2014, strictement pour aider à entraîner l'armée afghane.

Un article publié à la une du Ottawa Citizen hier a rapporté que les États-Unis avaient demandé au Canada de rester en Afghanistan au-delà 2014. Cet article a évoqué la possibilité que la mission inclue une dimension de combat pour les unités spéciales canadiennes.

«On me dit que nous n'avons pas reçu de demande spécifique des États-Unis», a déclaré le premier ministre Harper aux à la Chambre des communes, dans le cadre d'un échange avec le chef du Nouveau Parti démocratique (NPD), Thomas Mulcair.

«Notre plan pour l'heure actuelle est évidemment que la mission se poursuive jusqu'à 2014, a-t-il ajouté. Mais à mesure que nous approcherons de cette date, nous examinerons toutes les options et nous prendrons la décision qui sera dans le meilleur intérêt de ce pays et dans le meilleur intérêt de nos objectifs de sécurité pour la planète, et non pas une réponse idéologique instinctive comme le NPD.», a affirmé Stephen Harper.

Le NPD a toujours été opposé à la mission canadienne en Afghanistan. Le parti de Thomas Mulcair et le Bloc québécois s'étaient aussi opposés à ce que le gouvernement Harper maintienne des soldats sur place entre 2011 et 2014 sans tenir de vote au Parlement.

Les libéraux et les conservateurs avaient affirmé, en 2010, qu'un tel vote n'était pas nécessaire en raison de l'absence de rôle militaire pour les Forces canadiennes durant cette période.

Thomas Mulcair a accusé hier le premier ministre Harper et son gouvernement d'avoir renié leur parole à répétition dans le dossier. «Lawrence Cannon, ministre des Affaires étrangères à l'époque, a dit en 2010: "Nous pourrions faire l'objet de pressions, évidemment, mais je pense que le premier ministre l'a établi très clairement. Mars 2014 est quand nous allons partir."»