Marie-Noëlle Blanchet

Âge: 33 ans

Grade: capitaine

Fonction: officier d'affaires publiques

Deux déploiements en Afghanistan: Le premier en 2004, elle était alors lieutenante, commandante de troupe d'artillerie;

Pendant le deuxième, d'octobre 2010 à août 2011, elle est officière d'affaires publiques pendant neuf mois et demi avec le QG Regional Command South sous le commandement américain.

Avec ses cheveux rouges et ses tatouages, Marie-Noëlle Blanchet ressemble peu au stéréotype que l'on pourrait avoir d'une militaire.

Son engouement pour les Forces armées ne fait pourtant aucun doute. La jeune femme, diplômée en littérature, a déjà été une adolescente timide, versée dans les arts, mais a étudié au Collège militaire de Saint-Jean-sur-Richelieu et s'est rendue à l'évidence à 19 ans: sa carrière serait dans les Forces.

Elle songe d'abord à devenir pilote. Elle échoue, mais se trouve un plan B: contrôleuse aérienne. Elle n'accroche pas, mais ne raccroche pas pour autant. Elle devient alors officière d'artillerie. «Je le faisais, mais je ne tripais pas», dit-elle.

Malgré tout, c'est à ce titre qu'elle part pour la première fois en Afghanistan, en 2004, avec le 5e Régiment d'artillerie légère du Canada. «Ma mère, elle capotait», se souvient-elle. Le déploiement ne la réconcilie pas avec sa fonction: il y a trop d'attente, peu ou pas de patrouilles.

«Quand on entre dans un contexte de guerre urbaine, on est tout le temps en stand-by, dit-elle. C'est quoi, les chances de tirer un obus dans une zone de guerre urbaine?»

Mais c'est en Afghanistan qu'elle se familiarise avec les relations de presse et décide de changer de métier; elle devient officière d'affaires publiques en 2006 et est redéployée en Afghanistan d'octobre 2010 à août 2011, à Kandahar, avec le quartier général du Regional Command South, sous le commandement américain. Marie-Noëlle Blanchet rentrait à peine d'Afghanistan quand nous l'avons rencontrée.

«Au point où on est rendus, l'armée et la police nationale afghane ont fait des progrès. Oui, il y a des problèmes de paie, de désertion [dans l'armée et la police afghane, NDLR], mais tout ça prend du temps à régler. On dirait que les gens s'attendent à avoir un gagnant. Mais on ne va pas se retirer et agiter le drapeau. On a donné des ressources, et on ne peut pas rester là pendant 40 ans.»

Les améliorations sont là, dans les petites choses qui montrent que la vie des Afghans n'est plus tournée exclusivement vers la survie; des filles qui retournent à l'école, des pique-niques dans les parcs, des voitures dans les rues, et même des soirées de poésie.

«Oui, il y a encore du chemin à faire. Mais il y a déjà beaucoup qui a été fait», croit Marie-Noëlle Blanchet.

Elle est revenue en août et s'est réadaptée à la vie au Québec. «Pour moi, il n'y a eu que du positif en Afghanistan. Je ne peux rien trouver à redire. Je n'ai aucun regret, aucun.»

Elle ne croit pas que sa vie la ramènera là-bas. Mais elle n'est pas nostalgique pour autant. «Je regarde en avant», dit-elle.