C'est jour de scrutin pour les soldats canadiens en Afghanistan.

Ou, plutôt, c'est jours de scrutin, à partir de lundi.

Organiser un vote dans une zone de guerre loin du pays représente des défis auxquels Élections Canada n'est normalement pas confrontée.

Il y a tout d'abord la délicate question de s'assurer que les soldats situés dans les avant-postes reculés de Panjwaï, dans la province de Kandahar, puissent voter s'ils le désirent.

Pour être certain qu'ils le puissent, cinq équipes de deux personnes ont été mandatées pour embarquer sur les vols militaires en direction des différents camps et bases importants, a déclaré le major Kash Bagal, adjoint principal au directeur du scrutin.

Des isoloirs étaient mis sur pied dans les salles à manger et dans d'autres endroits, où les soldats accompliront leur devoir de citoyen.

Les troupes ont porté attention à la campagne, lorsque les besoins opérationnels et les communications le permettaient, a indiqué dimanche le capitaine Adam Siokalo, stationné dans un camp éloigné dans l'ouest de Panjwaï.

Le sujet de préoccupation principal pour plusieurs soldats, dit-il, est de connaître ce que les partis ont en tête pour l'armée.

Près de 2850 soldats en Afghanistan ont le droit de vote, bien que le nombre exact n'est pas connu puisque certains viennent tout juste d'entrer en zone de guerre, tandis que d'autres peuvent être à veille d'en sortir.

Élections Canada a gonflé le nombre de cinq à 10 pour cent pour couvrir toutes les possibilités.

Contrairement à plusieurs Canadiens, les soldats ne feront pas un «X» sur leur bulletin de vote.

Les bulletins eux-mêmes sont différents du modèle habituel puisque chaque soldat doit passer à travers une liste de 112 pages comprenant les 415 candidats pour choisir l'une des 308 circonscriptions et les candidats pour lesquels ils veulent voter.

Ils inscrivent alors leur préférence sur le bulletin en tant que tel, qui est alors glissé dans une enveloppe, qui est ensuite déposée dans une autre enveloppe contenant le nom du comté.

Puisque les soldats se déplacent énormément, certains sont inscrits dans le comté électoral dans lequel ils se sont enrôlés.

D'autres ont pu modifier leurs préférences pour correspondre à leur adresse actuelle, ou à celle d'un proche.

Au final, neuf bureaux de vote seront mis sur pied; un à Kaboul, et les autres à Kandahar, où le gros des forces canadiennes sont campées.