La campagne de terreur menée par les insurgés partout en Afghanistan contre la population se retournera contre les talibans, croit un représentant des Forces canadiennes.

La saison estivale des combats a toujours été une période difficile pour les soldats de l'OTAN et pour les Afghans. L'arrivée de combattants étrangers zélés en Afghanistan, dont la plupart arrivent en provenance du Pakistan, se traduisait par une montée de la violence.

Mais la situation semble être différente cette année.

Les talibans ont lancé une campagne d'enlèvements et de meurtres, après que le mollah Omar eut ordonné la capture et l'assassinat de tout Afghan appuyant les forces de la coalition et le gouvernement afghan ou travaillant pour eux.

Selon les données pour le mois de juillet de la Force internationale d'assistance à la sécurité, les insurgés ont été responsables pour la mort d'au moins 95 Afghans et les blessures subies par plus de 235 autres.

Mais le brigadier-général canadien Craig King estime que les insurgés échoueront si leur but est de rallier les Afghans à leur cause.

«Ils n'ont rien de valable à offrir aux Afghans, a affirmé M. King, qui est également le directeur des Plans futurs au quartier général du commandement régional Sud. Ils les tuent par grand nombre.»

Plusieurs personnes qui avaient l'intention de présenter leur candidature pour les prochaines élections législatives ont déjà été prises pour cibles et tuées. Des représentants gouvernementaux sont enlevés, battus ou assassinés.

Dans la ville de Kandahar, il y a même eu une série de lettres déposées durant la nuit à la porte de la résidence d'aînés, de dirigeants de communautés et de membres de conseils.

Le gouverneur du district de Panjwaii, Haji Baran, a raconté que ces lettres menaçaient de mort quiconque n'aurait pas quitté les lieux dans un délai de cinq jours.

«Quinze jours sont passés, mais personne n'a encore été tué, a-t-il précisé. Les talibans ne font qu'exercer de la pression sur la population. Il n'y a rien de vrai derrière tout cela. Cela donne l'impression que les talibans sont très faibles.»

De son côté, le brigadier-général King ne pense pas que la terreur aidera les insurgés à se rapprocher de la population, même si cette tactique était leur manière de gouverner lorsqu'ils étaient au pouvoir.

«Il s'agit de coercition, de menaces, a-t-il fait valoir. Les talibans ne font rien, en ce moment, pour offrir une meilleure solution de rechange à la population.»

«Leurs opérations sont destinées à tuer des gens, et c'est ce qu'ils ont fait.»