Un représentant de l'armée canadienne a affirmé, samedi, que le cordon de sécurité entourant la ville de Kandahar devrait porter des fruits presque immédiatement dans les efforts pour protéger les Afghans.

En date du 1er juillet, un réseau de 13 points de contrôle avait commencé à être constitué sur les principales routes pour entrer à Kandahar et en sortir.

Ces points de contrôle, placés sous la surveillance de soldats afghans et de l'OTAN, comportent des zones destinées à la fouille de véhicules.

Le but est de garder éloignés les talibans et d'éliminer le trafic de stupéfiants et d'armes.

Le lieutenant-colonel Simon Bernard, chef de la planification à moyen et à long terme de la Force opérationnelle à Kandahar, a affirmé que ce réseau allait avoir des effets positifs en quelques jours pour les communautés et les sous-districts, et possiblement en quelques semaines pour la ville de Kandahar.

«En ce qui concerne la province, cela prendra bien sûr des mois, voire des années», a-t-il poursuivi, ajoutant que l'essentiel pour le sud de l'Afghanistan était de sécuriser la ville de Kandahar.

Selon le lieutenant-colonel, les autorités de la municipalité pourraient peut-être même assurer une gouvernance efficace en quelques mois.

Selon les besoins, le nombre de points de contrôle pourrait grimper à 20, voire à 30, a précisé M. Bernard.

De petits postes de police seront également établis à proximité des points de contrôle pour assurer des services de police communautaire et patrouiller tous les jours, 24 heures sur 24, pour arrêter quiconque tentera d'entrer sans permission.

«Un insurgé en provenance du Pakistan ne prendra pas nécessairement l'autoroute 4 en direction du centre-ville, a expliqué le lieutenant-colonel Bernard. Il tentera de contourner les systèmes de sécurité.»

Les déclarations du militaire suivent l'explosion survenue samedi à proximité d'un marché de la ville de Kandahar. Une bombe placée sur une moto et contrôlée à distance a éclaté, tuant au moins une personne, un automobiliste qui passait au moment de l'explosion, et blessé sept autres.

«Kandahar n'est pas sous le contrôle des talibans, et elle ne doit pas être conquise de nouveau, a toutefois assuré le lieutenant-colonel. Les Afghans contrôlent la ville de Kandahar.»

«Il y a toujours le risque qu'une attaque spectaculaire de talibans se produise dans le centre-ville de Kandahar, mais la ville n'est pas tombée.»

De son côté, le chef du conseil provincial de Kandahar, Ahmad Wali Karzaï, a estimé que la sécurisation de la ville était vitale pour l'avenir de l'Afghanistan.

«D'abord, le pays doit être sécurisé, ensuite, les gens se joindront à l'ANA (Armée nationale afghane) et à la PNA (Police nationale afghane)», a-t-il expliqué lors d'une conférence de presse tenue chez lui.