Le brigadier-général Daniel Ménard, tout récemment relevé de ses fonctions de commandant des Forces armées canadiennes en Afghanistan, hérite d'un emploi militaire administratif au quartier général de la Défense nationale.

Le général Ménard, qui fait l'objet d'une enquête en lien avec des relations inappropriées qu'il aurait entretenues avec une subalterne, devient responsable du projet de transformation de la capacité de gestion du personnel militaire. Il dirigera donc une équipe chargée de créer un nouveau système informatisé de gestion du personnel pour les Forces canadiennes.

L'annonce a été faite jeudi par le lieutenant-général Andrew Leslie, chef d'état-major de l'Armée de terre.

Le général Leslie a indiqué par voie de communiqué que le général Ménard aurait dû prendre le commandement des forces terrestres du Québec, mais que les événements survenus en Afghanistan ont ébranlé la confiance que lui témoignait l'armée.

«J'ai pris la décision de ne pas nommer le brigadier-général Ménard (...) puisque les dirigeants des (Forces canadiennes) ont récemment perdu confiance en sa capacité d'assumer le commandement en Afghanistan, a déclaré le général Leslie. Après mûre réflexion, j'estime que ce changement est dans l'intérêt de l'Armée de terre et des Forces canadiennes.»

Le général Leslie a ensuite précisé que le brigadier-général Alain Tremblay avait été nommé commandant du Secteur du Québec de la Force terrestre et qu'il entrera en fonction le 30 juillet prochain.

«Le brigadier-général Tremblay est un commandant d'expérience qui fera preuve d'un leadership exemplaire auprès des officiers et des soldats sous son commandement», a dit le général Leslie.

La police militaire enquête toujours sur le dossier du général Ménard. Des accusations pourraient être portées puisque les règles militaires interdisent aux couples - et même aux couples mariés - d'avoir des relations intimes pendant qu'ils sont en mission.

Une porte-parole du bureau du grand prévôt, la capitaine Sandra Bourne, a refusé de dire quand l'enquête pourrait prendre fin.

«Ce serait uniquement de la spéculation, a-t-elle dit. C'est quand les enquêteurs en viendront à une conclusion et qu'ils auront tous les faits et qu'ils pourront en faire quelque chose.»

Le nom de la subalterne n'a pas été rendu public mais elle est bien connue à l'aéroport de Kandahar, où sont déployés quelque 3000 soldats canadiens.

La capitaine Bourne a expliqué que la femme n'a pas été accusée. Des responsables militaires précisent que le général Ménard a été identifié en raison de la visibilité de son poste et parce que son départ nécessitait une explication.

Le scandale et le remplacement du général Ménard par le général Jon Vance ont secoué des forces armées encore sous le choc des accusations de meurtre portées l'hiver dernier contre le colonel Russell Williams.