Un gouvernement libéral maintiendrait des soldats en Afghanistan après la fin de la mission de combat en 2011 afin de former suffisamment de militaires et de policiers afghans capables d'assurer la sécurité de ce pays.

Michael Ignatieff a pris cet engagement à saveur électorale mardi à Toronto, à l'occasion d'un discours devant le Forum national.À quelques jours des sommets du G20 et du G8, M. Ignatieff a profité de ce discours pour lever le voile sur la politique étrangère d'un futur gouvernement libéral. Cette politique devrait, selon les stratèges libéraux, redonner au Canada une place de choix dans le concert des nations.

Selon le chef libéral, le Canada ne peut abandonner le peuple afghan à son sort en 2011. Il peut continuer à jouer un rôle important après la fin de la mission de combat en ouvrant une sorte de collège militaire dans la région de Kaboul, la capitale, où seraient formés les militaires et les policiers afghans.

«Le but de cette mission était de permettre à ce pays de se tenir debout. Même si cela est difficile à admettre, je crois qu'il y a encore du travail à faire», a dit M. Ignatieff, qui souhaite lancer «une conversation nationale» à ce sujet dans les prochaines semaines.

Le chef libéral a accusé le premier ministre Stephen Harper, qui demeure ferme dans ses intentions de rapatrier les troupes, de se comporter comme si cette mission «n'avait jamais eu lieu».

Le ministre de la Défense, Peter MacKay, a rétorqué que les soldats canadiens forment déjà les militaires et les policiers afghans. «C'est ce que nous faisons en ce moment», a dit le ministre, réaffirmant l'intention du gouvernement Harper de rapatrier tous les soldats en 2011, comme le prévoit une motion adoptée aux Communes en 2008.

Accords avec la Chine et l'Inde

M. Ignatieff a en outre affirmé mardi qu'un gouvernement libéral chercherait à conclure de nouveaux accords avec la Chine et l'Inde afin d'intensifier les relations du Canada avec ces pays dans tous les domaines, dont le commerce, la recherche, l'éducation, l'énergie, les transports, la sécurité alimentaire, la santé, la culture et l'immigration.

Selon le chef libéral, le Canada a tout intérêt à resserrer ses liens avec ces deux pays afin d'assurer sa prospérité économique au lieu de les négliger comme l'a fait le gouvernement Harper depuis 2006.

Dans son discours, M. Ignatieff a aussi promis:

> d'engager des discussions avec les États-Unis sur des objectifs communs tels que le désarmement nucléaire et les énergies propres;

> de redonner au Canada un rôle de leader dans les opérations de paix des Nations unies et de tenter de prévenir les conflits et les violations des droits de la personne à grande échelle en appliquant la doctrine de «responsabilité de protéger» adoptée par l'ONU;

> de remettre l'Afrique au coeur des priorités du Canada en matière d'aide internationale.