Des roquettes et des tirs de mortiers sont tombés sur la principale base militaire canadienne en Afghanistan samedi soir alors que les insurgés ont attaqué l'aérodrome de Kandahar.

L'assaut à la base fortifiée, la principale installation de l'OTAN dans le sud de l'Afghanistan, s'est produite à environ 8 h, heure locale alors que les insurgés ont tenté en vain de violer le périmètre nord de la base.

Plus tard en soirée, un porte-parole des talibans a déclaré à l'agence Associated Press que ses attaquants avaient effectué au moins 15 tirs de roquette contre la base canadienne à partir de deux points différents.

Un petit nombre de personnes ont été blessés et elle ont été traitées, a indiqué un porte-parole de la Force internationale d'assistance à la sécurité (FIAS) Paul Scott.

Quatre heures après le début de l'attaque, M. Scott a dit espérer que les insurgés ne progressent pas.

Les nationalités des blessés ne sont pas connues. Cependant, un communiqué de la FIAS a indiqué qu'ils s'agissait de militaires et des travailleurs civils. Il n'y a pas de morts confirmés.

Au moins cinq tirs de roquettes et de mortiers sont tombés sur la base aérienne. Les insurgés qui tentaient de pénétrer dans la base ont été repoussés par les forces de sécurité.

Dès que les roquettes ont atteint la base, les troupes et les civils se sont précipités dans des bunkers. Quelques soldats, y compris les Canadiens, ont par la suite enfilé leur gilet pare-balles et saisi leurs armes avant de patrouiller l'intérieur de la base.

Trois heures après l'attaque, le bruit de l'artillerie et le bruit des coups de feu pouvaient encore être entendus à forte distance, pendant que le son des sirènes se faisait entendre de façon intermittente.

Le personnel de la base s'est vu demander de rester dans des endroits sûrs à titre de précaution.

Le premier ministre Stephen Harper et le ministre de la Défense Peter MacKay ont tous deux parlé de l'attaque et ont indiqué suivre l'évolution de la situation.

«J'ai été informé de l'attaque, mais il serait sans doute un peu prématuré pour moi de la commenter» a déclaré M. Harper lors d'un événement à Dryden, en Ontario.

«Cet événement nous rappelle que nos hommes et nos femmes sur place font face à un risque constant», a-t-il ajouté.

Des attaques à la roquette isolées sont monnaie courante à la base militaire canadienne, mais l'attaque de samedi était plus importante que d'accoutumée.

C'est la troisième attaque majeure contre le dispositif de défense de l'OTAN en Afghanistan en six jours.

Mardi, un attentat suicide contre un convoi a tué 18 personnes dont six membres des services de l'organisme international. Mercredi, des dizaines de talibans ont attaqué la principale base militaire américaine - Bagram Air Field - tuant un entrepreneur américain dans une lutte qui a duré plus de huit heures.

Ces attaques surviennent après que les talibans ont annoncé une offensive printanière contre les forces de l'OTAN et les troupes gouvernementales afghanes. Il s'agit de leur réponse à une promesse faite par le président américain Barack Obama de purger de la présence talibane leur bastion du sud de la province de Kandahar.