C'est aux partis de l'opposition de décider si l'avenir de la mission canadienne en Afghanistan doit faire l'objet un débat à la Chambre des communes, a déclaré le premier ministre Stephen Harper, jeudi.

De passage aux Pays-Bas jeudi, où le gouvernement néerlandais se pose des questions semblables à celles d'Ottawa sur le sort de ses troupes, M. Harper a martelé que la mission canadienne après 2011 serait une mission civile, point final. 

«Je l'ai dit à plusieurs reprises et ça n'a pas changé : la mission militaire du Canada en Afghanistan va se terminer l'année prochaine, a-t-il tranché. Nous sommes en train de faire une transition vers une mission civile, une mission humanitaire du développement du gouvernement après la fin de la mission militaire.»

Interrogé à savoir si l'avenir de la mission devrait faire l'objet d'un débat au Parlement, le premier ministre a indiqué qu'il n'avait à tout le moins pas l'intention de le déclencher.

«Le Parlement peut débattre ce dont il veut débattre, a-t-il lancé. Dans le passé, nous n'avons que débattu des missions militaires. Le gouvernement n'a pas proactivement débattu les missions civiles.»

«Il y a un soutien large pour une mission civile, a renchéri Stephen Harper. Si l'opposition veut en débattre, elle peut le faire. Mais comme je l'ai dit: nous ne demandons pas de débat à moins que nous demandions une mission militaire et nous n'avons aucun plan pour le faire.»

M. Harper n'est pas entré dans les détails de cette mission civile, et si elle pourrait impliquer une quelconque présence militaire, pour de la formation, par exemple, comme l'ont réclamé les États-Unis.

«Nous augmentons nos effectifs civils dans cette optique depuis deux ans, pour nous préparer à cette transition, s'est-il contenté de dire. J'ai été très clair avec le premier ministre des Pays-Bas (Jan Peter Balkenende) et je lui ai dit que c'était le plan du Canada.»

En février, le gouvernement des Pays-Bas a chuté sur le dossier afghan, incapable de rallier tous les partis formant sa coalition pour prolonger la mission. Des élections doivent avoir lieu le 9 juin et elles seront déterminantes pour l'avenir des quelques 2000 soldats néerlandais qui sont là-bas.