Le gouvernement Harper répète à tous ceux qui veulent l'entendre que les troupes canadiennes quitteront l» Afghanistan en 2011. Mais le ministre de la Défense, Peter MacKay, a quant à lui donné une idée de ce que son gouvernement veut faire, c'est-à-dire poursuivre son tutorat dans la formation des policiers afghans.

C'est du moins ce qu'il déclaré samedi, alors qu'il mettait un terme à sa visite de trois jours en Afghanistan, où il a notamment rencontré des ministres du gouvernement afghan et des hauts responsables militaires de l'OTAN.

Ainsi, le gouvernement fédéral aime dire qu'il n'est pas question de prolonger la mission militaire sur le terrain mais demeure peu bavard lorsqu'il est question de révéler davantage de détails sur ce qu'il fera dans ce pays, si ce n'est qu'il veut continuer à s'investir sur le plan diplomatique et du développement.

«Après 2011, la mission militaire ne se poursuivra pas», a dit M. MacKay, répétant une phrase souvent entendue de la bouche des conservateurs. «Ce que nous ferons dans le domaine de la formation sera essentiellement dans le secteur policier. Et cela représente une composante essentielle de la sécurité en Afghanistan», a expliqué le ministre canadien de la Défense.

Le ministre MacKay a répété samedi que les Canadiens sont disposés à entraîner les policiers afghans, mais qu'ils ne participeront plus aux opérations militaires.

La Police nationale afghane est, depuis longtemps, un problème dans ce pays grugé par la corruption. Ainsi, les agents de cette force policière sont sous-payés, mal équipés et illettrés. Mais depuis deux ans, les pays occidentaux présents en Afghanistan ont décidé de mettre de l'ordre dans les rangs policiers pour que ceux-ci soient efficaces et qu'ils assurent la sécurité du pays.

Le but est d'avoir 134 000 agents de police formés dans les rues afghanes d'ici octobre 2011. A l'heure actuelle, la Police afghane ne compte que 98 000 employés.

Le Canada a, pour sa part, envoyé 48 agents municipaux ou de la Gendarmerie royale du Canada ainsi que 40 policiers militaires pour former des agents afghans à Kandahar.

Les Etats-Unis ont récemment envoyé de leurs agents pour entraîner des policiers afghans avec les Canadiens. Ils opèrent également un centre de formation pour policiers proche de l'aérodrome de Kandahar.

Mais la préférence de Washington à l'égard du Canada serait de voir les Forces canadiennes demeurer où elles sont. Mais une solution de rechange, explorée notamment par la secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, serait que son voisin joue un rôle plus important dans la formation de l'armée afghane.

Mais cela requiert des soldats et ceux-ci auraient probablement à se battre à nouveau aux côtés des Afghans. M. MacKay a fermé la porte à ce scénario, mais pas complètement.

Ainsi, l'armée canadienne et des civils ont aidé à former la prochaine génération des officiers afghans à Kaboul. Mais il n'est pas certain si Ottawa voudrait que son rôle à cet égard se prolonge.

«Soyons clair, en ce moment, c'est de la pure spéculation. Nous parlons à un an du retrait des forces canadiennes», a-t-il dit.

La motion parlementaire qui a été entérinée en mars 2008 dit que l'armée canadienne devra cesser ses opérations de combat d'ici le mois de juillet 2011 et se retirer de Kandahar, mais pas du pays en entier. C'est le premier ministre Stephen Harper qui avait parlé de voir tous les soldats canadiens quitter l'Afghanistan d'ici 2011.

Mais selon les termes de la motion, le gouvernement fédéral peut, s'il le veut, garder des soldats dans le pays.