Les prisonniers afghans ne voulaient pas quitter les établissements canadiens de détention et ce, même si cela voulait dire qu'ils seraient libérés, a affirmé jeudi un policier militaire à la retraite, le capitaine Mark Naipaul, devant la Commission d'examen des plaintes concernant la police militaire.

Les propos de M. Naipaul contredisent ainsi ceux de la sergente Carol Utton, qui avait affirmé devant la même commission mardi que certains prisonniers semblaient «plutôt heureux» d'être transférés aux autorités afghanes «parce qu'ils pouvaient être libérés des prisons afghanes en échange d'argent».

Le capitaine a expliqué que la plupart des prisonniers qui étaient détenus à l'aérodrome de Kandahar disaient avoir bien été traités par leurs geôliers canadiens et qu'ils avaient bénéficié de bonnes conditions de détention.

Ainsi, selon le capitaine Mark Naipaul, les détenus mangeaient bien et la plupart d'entre eux ne voulaient pas être transférés aux mains des autorités afghanes. Il n'a cependant pas été jusqu'à dire que les prisonniers avaient «peur» d'être transférés aux Afghans.

La Commission d'examen des plaintes concernant la police militaire se penche sur les allégations d'Amnistie Internationale Canada et de l'Association des libertés civiles de la Colombie-Britannique, qui soutiennent que la police militaire canadienne n'a pas enquêté adéquatement auprès des agents responsables du transfert des détenus aux autorités afghanes, qui risquaient prétendument d'être victimes d'actes de tortures.

La commission devrait entendre, au cours des prochaines semaines, le témoignage de 25 employés des Forces canadiennes et des ministères des Affaires étrangères et de la Défense.