Les alliés de l'OTAN ont exercé des pressions sur le président afghan pour que celui-ci mette en place un cadre législatif séparé pour s'occuper des prisonniers capturés aux alentours de Kandahar à la fin de l'année 2006 mais ces efforts ont été vains.

C'est du moins ce que révèlent des documents internes du gouvernement canadien, où il est question de l'ancienne stratégie d'Ottawa dans ce dossier. À cette époque, la Croix-Rouge et d'autres groupes faisaient pression sur le gouvernement pour qu'il prenne davantage de responsabilités relativement à la capture de prisonniers talibans.

Les partis de l'opposition ont accusé le gouvernement conservateur d'avoir fermé les yeux sur les risques de tortures dans les prisons afghanes et ce, malgré les avertissements de ses propres fonctionnaires et des groupes de défense des droits humains.

Mais des documents non censurés, montrés à La Presse Canadienne par deux sources confidentielles, allèguent que c'est en fait Ottawa qui faisait pression pour que le service de renseignement afghan ne soit plus responsable de ces prisonniers et que cette tâche soit plutôt confiée au ministère de la Défense de ce pays.

Selon cette idée, l'armée afghane aurait géré un centre de détention construit par les États-Unis et ce, au détriment de la Direction nationale de la sécurité (DNS) ou du service correctionnel du pays, qui est vacillant.

La proposition comprenait également une requête pour que l'Afghanistan mette sur pied un cadre légal séparé pour les suspects terroristes similaire au système des tribunaux militaires américains.