Des représentants du ministère des Affaires étrangères ont été appelés à témoigner dans le cadre de l'enquête sur le transfert de détenus afghans par le Canada, en dépit d'un jugement limitant l'investigation.

Selon Nancy-Ann Walker, une porte-parole de la Commission d'examen des plaintes concernant la police militaire, 25 personnes des Forces canadiennes, de la Défense nationale et des Affaires étrangères ont reçu une assignation. De ce nombre, huit sont prêtes à s'entretenir avec l'avocat de l'organisme de surveillance en prévision des audiences et certaines l'ont déjà fait.

Le diplomate Richard Colvin, dont le témoignage devant un comité de la Chambre des communes avait relancé le débat sur les prisonniers afghans en décembre, ferait partie du groupe. M. Colvin avait soutenu que la plupart des détenus remis par le Canada au service de renseignements de l'Afghanistan avaient été torturés, une déclaration que le gouvernement fédéral et les dirigeants militaires ont niée.

La Commission d'examen des plaintes concernant la police militaire entamera la phase publique de ses travaux sur la délicate question plus tard ce mois-ci en traitant les motions préliminaires.

Amnistie internationale a déposé une plainte auprès de la Commission, alléguant que la police militaire n'avait pas enquêté sur les officiers qui avaient supervisé le transfert des détenus aux autorités afghanes en sachant qu'ils seraient peut-être maltraités.

En septembre dernier, le juge Sean Harrington de la Cour fédérale avait restreint le pouvoir de la Commission en décidant qu'elle pouvait examiner les allégations voulant que la police n'avait pas fait son travail, mais pas les sujets plus larges portant sur le comportement des militaires en général. Ce jugement avait soulevé des questions sur la capacité de l'organisme de surveillance à investiguer sur ce que les autres ministères, comme celui des Affaires étrangères, savaient au sujet des prisonniers afghans.