Au lendemain de nouvelles révélations faisant état d'au moins un cas de torture d'un prisonnier afghan transféré par les Canadiens aux autorités locales, les partis d'opposition comptent maintenir la pression sur le gouvernement conservateur.

Dès le début de la journée jeudi, les chefs libéral et néo-démocrate ont une fois de plus réclamé la démission du ministre de la Défense, Peter MacKay, ainsi que la tenue d'une enquête publique sur le sort des détenus afghans dans les prisons du pays.

Le chef d'état-major de la Défense, Walter Natynczyk, a fait une volte-face, mercredi, et semé l'émoi à Ottawa en révélant qu'un individu qui a été torturé aux mains de la police afghane nationale, à l'été 2006, avait bel et bien été capturé par des soldats canadiens et transféré aux autorités locales par la suite.

Or, le général Natynczyk et les conservateurs plaidaient jusqu'à mardi que ce n'était pas le cas et qu'ils n'avaient jamais eu de preuve de cas de torture d'un détenu arrêté par les Canadiens.

Mais cette révélation confirme, selon le chef libéral Michael Ignatieff, que les conservateurs avaient des preuves mais ont tenté de les camoufler.

À l'instar des propos tenus par M. Ignatieff en Chambre, en matinée, le chef du Nouveau Parti démocratique (NPD), Jack Layton, a lui aussi insisté pour dire, en point de presse, que le ministre de la Défense, qui niait lui-même encore mercredi soir qu'il y ait eu des preuves de torture, n'avait plus aucune crédibilité et qu'il devait démissionner.

Sinon, le premier ministre devrait lui ordonner de le faire, a pour sa part soutenu M. Ignatieff.