Après avoir réclamé des documents pendant des semaines au gouvernement, les membres du comité parlementaire sur l'Afghanistan, qui se penchent présentement sur le sort des prisonniers afghans, en ont reçu des copies, mercredi.

Mais les conservateurs n'ont pas fourni tous les rapports demandés et ils ont censuré les pages à outrance, a immédiatement dénoncé l'opposition.

Le traitement des prisonniers afghans monopolise le Parlement depuis 15 jours, lorsque le diplomate canadien Richard Colvin a affirmé en comité parlementaire qu'Ottawa avait été mis au courant des risques de torture dès 2006.

Les partis d'opposition réclamaient depuis de pouvoir consulter les rapports envoyés par M. Colvin à de hauts dirigeants des sphères politique et militaire, ainsi que les réponses du ministère des Affaires étrangères et tout autre document y étant lié.

Or les dossiers qui ont été déposés au comité, - qui ne comprennent que les rapports de M. Colvin et les réponses des Affaires étrangères - sont à ce point censurés qu'il est difficile d'y décoder quoique ce soit, ont soutenu les députés de l'opposition. Certaines pages sont même entièrement noircies.

Le comité parlementaire poursuivait par ailleurs ses travaux, mercredi, avec la comparution notamment d'une représentante de Service correctionnel Canada, Linda Garwood-Filbert, qui a supervisé la réforme des prisons afghanes.

Cette dernière a réitéré, à l'instar d'autres diplomates et de généraux venus témoigner avant elle, qu'elle n'avait jamais vu de ses propres yeux des actes de torture ou d'abus physique, au cours de 28 visites qu'elle a menées dans des prisons afghanes en 2007.

Quant aux allégations de torture, aucune d'entre elles ne se rapportait précisément à des détenus capturés par des Canadiens avant le printemps 2007, a-t-elle plaidé, ajoutant qu'il s'agissait plutôt d'allégations générales. Et lorsque le Canada a reçu des preuves fondées de torture de détenus, le gouvernement a agi, a-t-elle fait valoir.