Les troupes canadiennes pourront quitter l'Afghanistan en 2011 en étant assurées que des soldats américains seront en mesure de garantir la sécurité des diplomates et agents de développement de leur pays en poste à Kandahar, a affirmé vendredi le ministre de la Défense nationale, Peter MacKay.

Au terme d'une rencontre tenue à Halifax avec le secrétaire américain à la Défense, Robert Gates, M. MacKay a indiqué qu'il s'était entretenu sur le sujet avec des représentants de Washington. Il a toutefois précisé qu'aucune entente formelle n'avait été conclue.

L'armée canadienne doit mettre fin à sa mission de combat en Afghanistan en 2011, mais les activités de développement se poursuivront au-delà de cette date. Le ministre MacKay n'a toutefois jamais expliqué comment cela serait possible sans soldats canadiens sur le terrain.

Le ministre a rappelé que des soldats américains protégeaient déjà un des plus importants projets en Afghanistan, le barrage de Dahla, dans le nord de la province de Kandahar. «Il s'agit d'un exemple où un transfert des responsabilités de la sécurité sera effectué, mais tout en maintenant le projet», a-t-il fait valoir. «Il y a un moyen de continuer cela sans la présence des militaires canadiens.»

Des experts militaires, dont le chef d'état-major à la retraite Rick Hillier, avaient rejeté l'idée que les Etats-Unis puissent aisément accepter d'assurer la sécurité des diplomates et travailleurs humanitaires canadiens.

Mais Robert Gates a indiqué vendredi que cette charge était tout à fait tenable pour son pays. «Nous savons que cela (le retrait des troupes) arrivera en 2010 pour les Néerlandais et en 2011 pour le Canada, et le général (Stanley) McChrystal (le commandant de l'OTAN) effectue sa planification en en tenant compte», a-t-il ajouté.

Le secrétaire Gates a en outre affirmé que le Canada avait essuyé, toutes proportions gardées, davantage de pertes en Afghanistan que tout autre Etat membre de l'OTAN. Puis il a assuré que les alliés ressentaient une grande sympathie envers les Canadiens.

MM. MacKay et Gates ont par ailleurs tous deux esquivé les questions portant sur la torture présumée de certains détenus afghans.

Robert Gates a soutenu qu'il en avait tout d'abord eu connaissance en lisant la première page d'un quotidien. «Je n'ai clairement aucune connaissance des enjeux au sujet de cette affaire», a-t-il soutenu.