Ben Rowswell, l'ancien chef de mission adjoint à l'ambassade du Canada à Kaboul et ancien représentant du Canada en Irak, occupera dorénavant le poste civil canadien le plus important à Kandahar.

L'homme de 39 ans compte déjà 16 ans d'expérience au sein de la diplomatie canadienne. Il entend jouer un rôle actif maintenant qu'il a été nommé au poste de représentant du Canada à Kandahar.

«Nous devons nous engager auprès d'une grande diversité de Kandaharis et tenter le plus possible d'être en contact avec ceux qui doivent vivre avec les insurgés», a-t-il dit mercredi, lors de la cérémonie de passation des pouvoirs, à l'aérodrome de Kandahar.

M. Rowswell remplace Ken Lewis, qui occupait le poste depuis janvier 2009.

Le représentant du Canada à Kandahar est le plus haut représentant civil canadien dans le sud de l'Afghanistan.

Relevant de l'ambassadeur, il est le principal interlocuteur avec les autorités provinciales du gouvernement afghan, les institutions internationales, les organisations non gouvernementales et les partenaires militaires.

«Nous avons travaillé pendant plusieurs années avec les Kandaharis. C'est certain qu'il y a des défis et honnêtement, je crois que cela représentera l'un des emplois les plus difficiles de ma carrière», a déclaré M. Rowswell.

«Mais ceux d'entre nous qui sont sur le terrain ont le sentiment qu'il est possible de voir les résultats de ces efforts et laisser le pays dans un état plus stable que dans lequel nous l'avons trouvé.»

M. Rowswell a dit comprendre pourquoi certains Canadiens commencent à douter de la mission afghane, surtout dans la province de Kandahar - là où le Canada a remporté ses plus grands succès et subi ses pertes les plus lourdes.

Le diplomate compte apporter beaucoup d'attention au district de Dand, près de Kandahar, où le Canada a créé le village modèle de Deh-e-Bagh. Les dirigeants de ce village ont rejeté les talibans et profitent, en retour, d'investissements et d'une sécurité accrus.

Le commandant de l'OTAN en Afghanistan, le général américain Stanley McChrystal, a récemment affirmé que la situation dans le pays s'enlise et que la guerre pourrait être perdue s'il n'y avait pas suffisamment de personnel militaire en renfort. Selon lui, les Etats-Unis doivent davantage interagir avec les Afghans et mieux organiser leurs efforts avec les alliés de l'OTAN.

Cette opinion est partagée par M. Rowswell. «Nous sommes dans une période où le gouvernement afghan a besoin d'intensifier sa présence et faire profiter la population de ses efforts pour que celle-ci ait confiance dans le gouvernement et qu'elle le perçoive comme l'instance qui pourra faire avancer ses intérêts», a soutenu M. Rowswell.

Selon lui, la communauté internationale commence à montrer des signes d'impatience par rapport au rythme lent des progrès réalisés en Afghanistan.

Mais il estime que la mission s'est transformée et qu'elle concentre désormais ses efforts sur des aspects spécifiques afin que des progrès significatifs soient réalisés, et ce, en mettant l'accent sur des choses «réalistes et réalisables», a ajouté M. Rowswell.