Le gouverneure générale, Michaëlle Jean, a déclaré lundi que la population canadienne est insuffisamment consciente de la valeur du travail accompli par les militaires canadiens en Afghanistan.

 Mme Jean a affirmé que le soutien des Forces canadiennes permet aux Afghans de résister à la tyrannie et la barbarie.

«C'est important que le population sache combien la société civile afghane apprécie le renfort qui est donné, pour renforcer des initiatives et des solutions afghanes aux problèmes afghans», a-t-elle dit, en entrant dans un centre de réadaptation où sont soignés des militaires canadiens.

Selon la commandante en chef du Canada, la population canadienne devrait être plus consciente de la contribution des militaires à la protection et au développement de l'Afghanistan.

«Je pense qu'elle pourrait l'être davantage, a-t-elle dit. Ces gens-là, qui font le travail sur le terrain, d'eux on ne parle jamais. On n'en parle pas suffisamment.»

Mme Jean, qui revient tout juste d'une visite éclair sur la base où les militaires canadiens sont en mission, à Kandahar, a tenu ces propos alors qu'un sénateur libéral vient tout juste de déclarer, dans une lettre ouverte, que la mission était vaine.

Soutenant que le Canada se dirige vers l'équivalent du Vietnam pour les États-Unis, Colin Kenny a réclamé que les militaires canadiens cessent le combat et se concentrent sur la formation des Afghans d'ici la fin de l'engagement canadien, en 2011.

«Nos militaires ont accompli un travail formidable malgré l'adversité, a-t-il écrit dans une lettre publiée par plusieurs journaux. Mais nous sommes encore très loin des objectifs que nous nous étions fixés et il n'y a aucun signe que nous les atteindrons.»

Dimanche, le soldat Patrick Lormand est mort à Kandahar, à la suite de l'explosion d'une mine artisanale. M. Lormand, âgé de 21 ans, est le 130e militaire canadien à perdre la vie en sol afghan.

À Kandahar, le brigadier général Jonathan Vance, qui commande les troupes canadiennes en sol afghan, a réagi aux déclarations du sénateur, affirmant que le soldat n'était pas mort pour rien.

«Il n'était pas venu ici comme une victime potentielle, il était venu ici pour aider et c'est ce qu'il a fait, a dit M. Vance avec émotion. Ca ne sert à rien d'essayer de lui dire que ses efforts ont été vains parce qu'il a vu les résultats positifs de son travail dans les communautés qu'il protégeait.»

Alors qu'elle se rendait visiter un groupe d'environ 10 militaires soignés à l'Institut de réadaptation en déficience physique de Québec, Mme Jean a déclaré qu'elle avait eu le coeur brisé en apprenant le décès du soldat Lormand.

«J'arrive du programme de reconstruction provinciale à Kandahar, a-t-elle dit. Il a fait de l'excellent travail là-bas en soutien et en protection aussi de la société civile.»