Un réserviste des Forces armées canadiennes a été reconnu coupable, jeudi, de négligence criminelle ayant causé la mort d'un soldat avec qui il partageait une tente en Afghanistan.

Le caporal Matthew Wilcox avait plaidé non coupable à des accusations d'homicide involontaire, de négligence criminelle ayant causé la mort et de négligence dans l'exécution d'une tâche militaire à la suite du décès de Kevin Megeney, âgé de 25 ans, de Stellarton, en Nouvelle-Ecosse.

Jeudi, Wilcox a également été reconnu coupable de négligence dans l'exécution d'une tâche militaire. L'accusation pour homicide involontaire n'a pas été retenue par le jury militaire qui délibérait sur cette cause à Sydney, en Nouvelle-Ecosse.

Dans ses recommandations, le juge militaire, le commandant Peter Lamont, avait conseillé aux jurés de s'en remettre au «bon sens» afin de choisir quelle théorie croire quant à ce qui s'est passé le 6 mars 2007.

La défense avait soutenu que Wilcox, âgé de 24 ans et originaire de Glace Bay, en Nouvelle-Ecosse, avait ouvert le feu en légitime défense, parce qu'il croyait que le soldat Megeney pointait et armait un pistolet derrière lui.

De leur côté, les procureurs avaient fait valoir que Wilcox jouait à un jeu visant à déterminer qui était le plus rapide à dégainer, lorsque le coup est parti. Les procureurs avaient étayé leur thèse par des témoignages de plusieurs amis avec lesquels Wilcox s'était entretenu après l'incident.

Les parents de Wilcox pleuraient et s'étreignaient à la lecture du verdict. L'un des proches du soldat avait le souffle coupé et a éclaté en sanglots.

Regardant continuellement droit devant lui, le soldat Wilcox n'a affiché aucune émotion.

Quant à elle, la famille Megeney est demeurée assise et en silence au prononcé du verdict. Les parents de la victime se tenaient les mains.

Les procureurs avaient recommandé aux jurés de ne pas croire la version de Wilcox, affirmant que l'accusé manquait de crédibilité et qu'il avait été évasif et avait manqué de naturel lors du contre-interrogatoire.

La poursuite avait également fait valoir que l'argument de la légitime défense ne tenait pas la route, parce que Wilcox avait admis ne pas avoir regardé vers le soldat Megeney avant d'ouvrir le feu. L'accusé avait également convenu que d'autres possibilités s'étaient offertes à lui, comme prendre la fuite face à un possible danger.

Lors de ses recommandations au jury, le juge Lamont avait indiqué que Wilcox pouvait être reconnu coupable soit d'homicide involontaire ou de négligence criminelle ayant causé la mort.

La peine maximale pour ces deux condamnations est la prison à perpétuité.