Une enquête militaire a conclu que les soldats canadiens avaient bien traité les combattants talibans capturés à Kandahar.

Une commission d'enquête qui a duré deux ans et qui était chargée de se pencher sur des allégations selon lesquelles les soldats canadiens auraient maltraité et battu des détenus afghans lors d'importants combats en avril 2006 a plutôt conclu, dans son rapport, que ces prisonniers avaient été traités de manière «professionnelle et humaine».

Le ministre de la Défense, Peter MacKay, a présenté mardi, à la Chambre des communes, les conclusions de ce rapport qui avait été complété le 6 février.

Le vice-chef d'état-major de la Défense, le vice-amiral Jean Rouleau, a affirmé que l'enquête devait déterminer si l'utilisation de la force pour retenir les prisonniers était appropriée et si les soins médicaux administrés étaient adéquats

Des centaines de témoignages ainsi que de nombreux documents ont été examinés en vertu de la commission d'enquête. Néanmoins, le rapport estime que la conduite des soldats canadiens lors de ces événements a été «irréprochable».

L'enquête «n'a pas entendu de preuves laissant croire que des membres des Forces canadiennes auraient maltraité des détenus en Afghanistan», peut-on lire dans le document.

L'enquête a débuté en février 2007, après qu'Amir Attaran, un professeur en droit de l'Université d'Ottawa et avocat spécialiste des droits de la personne, a prétendu, en se basant sur des archives de la police militaire, que les soldats canadiens avaient causé des préjudices aux détenus afghans.

En étudiant des documents sur le transfert des détenus afghans obtenus grâce à la Loi sur l'accès à l'information, M. Attaran aurait découvert, selon lui, des preuves selon lesquelles trois prisonniers auraient été battus alors qu'ils étaient détenus par les Forces canadiennes.

Les Forces canadiennes avaient alors ordonné la tenue d'une enquête criminelle par la police militaire et d'une enquête interne.

Selon le directeur exécutif d'Amnistie international à Ottawa, Alex Neve, les conclusions de l'enquête n'apaisent pas l'inquiétude au sujet du traitement des prisonniers en Afghanistan. M. Neve déplore également qu'il soit encore très difficile d'obtenir des informations à ce sujet.