Spécialiste des questions militaires et stratégiques au Collège militaire royal du Canada, à Kingston, en Ontario, Houchang Hassan-Yari estime que le premier ministre Stephen Harper se rend simplement à l'évidence en disant que les forces occidentales ne pourront vaincre seules les talibans en Afghanistan.

Selon le professeur Hassan-Yari, l'heure n'est plus à l'occupation mais à la mise en place de forces de sécurité afghanes qui devront elles-mêmes prendre en charge leur gouvernance.M. Hassan-Yari concède que l'Afghanistan repose sur des questions extrêmement complexes. Il insiste pour dire que l'ennemi n'est pas facilement identifiable et que le vaincre implique beaucoup de travail préalable et une stratégie d'envergure.

Relevant qu'un gouvernement afghan existe déjà, il soutient que ce qu'il manque maintenant, ce sont des effectifs militaires et policiers locaux qui assumeront la sécurité de leur pays. La véritable question, selon lui, est de savoir pourquoi, depuis octobre 2001, les forces internationales présentes en Afghanistan, n'ont pas réussi à en faciliter le développement.

La mission des forces canadiennes en Afghanistan doit se terminer au cours de l'année 2011. Pour assurer sa présence dans ce pays, le gouvernement du Canada a réduit son implication financière canadienne en Asie, en Amérique latine et dans la bande de Gaza. Une décision qui répond purement à des orientations politiques, selon Houchang Hassan-Yari. Il soutient que les gouvernements ont des mandats et qu'il leur revient de faire des choix. Assurément, d'autres régions du monde vivent des situations préoccupantes, mais qui ne sont peut-être pas aussi dramatiques que l'Afghanistan, d'autant que cette mission est directement liée à la sécurité canadienne et internationale, a-t-il conclut.