La mort de trois autres soldats canadiens en Afghanistan pousse l'opposition à Ottawa à réclamer à nouveau une stratégie claire pour la suite de la mission canadienne en Afghanistan, surtout que dimanche, le premier ministre Harper déclarait à CNN que les insurgés afghans ne seront jamais battus.

Depuis la diffusion de cette entrevue, le gouvernement évite d'expliquer la sortie du premier ministre.Mercredi matin, à leur arrivée à leur réunion hebdomadaire, les députés libéraux demandaient à nouveau que le gouvernement donne en détails sa stratégie pour les deux prochaines années, soit d'ici la fin de la mission canadienne en 2011. Le porte-parole libéral en matière d'affaires étrangères, Bob Rae, estime que c'est d'autant plus nécessaire que le premier ministre Harper a, selon lui, créé de la confusion en faisant ses déclarations, dimanche.

Par ailleurs, la question du transfert des Afghans capturés par des militaires canadiens vers des prisons où se pratique la torture est à nouveau soulevée.

Un rapport du département d'État américain sur les droits de la personne, cité mercredi par Le Devoir, révèle qu'en 2008, la torture était toujours pratique courante dans les prisons afghanes. On peut lire, dans ce rapport, que «arracher les ongles (...), brûler avec de l'huile bouillante, battre, humilier sexuellement et sodomiser (les prisonniers) font partie des pratiques de torture et d'abus».

Cette révélation pousse le député libéral Denis Coderre, porte-parole en matière de défense, à revenir à la charge dans ce dossier. Il veut savoir combien de plaintes de torture ont été portées à l'attention des autorités canadiennes. Il rappelle que si le Canada transfère, en toute connaissance de cause, des détenus vers des prisons où l'on torture, il contrevient à la convention de Genève.