Pour les uns, Jack Layton n'avait pas peur de se battre pour défendre les gens ordinaires. Pour les autres, il était du calibre des personnalités qui ont marqué leur époque. Mais tous les citoyens venus rendre un dernier hommage à l'ancien chef néo-démocate, hier, à Ottawa, s'entendaient pour dire que l'homme était un politicien dans une ligue à part.

René Lévesque, Pierre Elliott Trudeau, Tommy Douglas, Ed Broadbent, les citoyens n'hésitaient pas à faire des comparaisons pour dire comment Jack Layton les aura marqués.

Pendant de longues heures, ils étaient des milliers de Canadiens à faire la file devant le parlement pour rendre un dernier hommage à l'ancien chef du NPD, dont la dépouille était exposée en chapelle ardente dans le foyer de la Chambre des communes.

En visite dans la capitale fédérale, René Duchesneau, de Shawinigan, a décidé de prolonger son séjour d'une journée à Ottawa afin de venir saluer une dernière fois un homme et un politicien qu'il appréciait.

« Pour moi, c'était un second René Lévesque. Il était près des gens ordinaires. Il vient du Québec, et je pense que les Québécois appréciaient beaucoup ce qu'il faisait. Il voulait apporter du nouveau et surtout, il donnait espoir aux gens que les choses peuvent changer. Il a atteint son but », a souligné M. Duchesneau, lui aussi parmi les premiers à attendre au pied de la Tour de la Paix.

Lui aussi arrivé parmi les premiers en matinée, un sexagénaire était appuyé sur la clôture de sécurité en attendant le moment d'entrer à l'intérieur pour venir dire adieu et surtout remercier Jack Layton pour ce qu'il a fait.

« Jack était du calibre des grands chefs du NPD, comme Tommy Douglas et Ed Broadbent. Mais j'appréciais aussi sa façon d'aborder les gens qu'il rencontrait. Du temps où j'étais guide au parlement, Pierre Elliott Trudeau était un peu comme cela. Il s'arrêtait pour nous parler. Aujourd'hui, je tenais à venir lui dire merci. Pour moi, il représentait les gens ordinaires. Il n'avait pas peur de brasser les choses. Il va nous manquer », a souligné Robert, un citoyen de la région d'Ottawa.

Pour Ken Carnahan, de Cambridge en Ontario, Jack Layton avait le charisme pour rejoindre les gens ordinaires. Il a souligné le fait qu'il ait réussi à faire le saut de la politique municipale de Toronto à la direction d'un parti national à Ottawa.

« Pour moi, c'est tout un accomplissement ce qu'il a fait, depuis qu'il a commencé comme conseiller municipal. Il était un bagarreur. C'est dommage qu'il ait perdu son dernier combat contre le cancer. Il va nous manquer beaucoup », a raconté avec émotion M. Carnahan.