Les prévisions redoutées se sont confirmées et les niveaux de la rivière Richelieu et du Lac Champlain ont dépassé le record atteint le 6 mai dernier, lundi après-midi.

La Sécurité civile a précisé que les stations hydrométriques ont enregistré des hausses, tant sur le lac Champlain que sur la rivière, avec des augmentations prévues de 10 à 20 centimètres.

Cette fois, ce ne sont pas tant les précipitations que les vents de 40 à 60 kilomètres heures qui sont à redouter. Le premier ministre Jean Charest s'est à nouveau rendu sur place pour participer à une rencontre des maires des municipalités touchées.

En point de presse en fin d'après-midi, le premier ministre a indiqué que de nouvelles évacuations avaient été ordonnées, mais qu'elles étaient mineures. M. Charest a par ailleurs confirmé que le nombre de militaires sur le terrain, qui est actuellement d'environ 250, devrait doubler au cours des prochaines heures.

Il a également discuté avec le gouverneur du Vermont, Peter Shumlin, qui doit gérer une situation similaire où plus de 700 résidences sont inondées.

M. Charest a indiqué que la situation était également «difficile» de l'autre côté de la frontière.

«La situation est également difficile là-bas, a indiqué M. Charest. Nous avons décidé travailler avec le gouverneur de l'État de New York (David Paterson) pour préparer la période qui suivra les inondations, afin de déterminer les causes et les gestes à poser dans le futur pour éviter qu'une telle situation se reproduise.»

Le premier ministre ne croit pas que l'armée a été trop lente à réagir compte tenu de la hausse du niveau de l'eau, rappelant que la situation «change très vite» et que les Forces canadiennes tentent de s'adapter rapidement afin de répondre aux besoins des sinistrés.

Pour tous les riverains et autres citoyens touchés, il est recommandé de maintenir les digues et les sacs de sable. Il est aussi possible de déposer une demande pour obtenir davantage de sacs, en cas de besoin.

Le brigadier-général Simon Hébert a souligné la résilience des personnes affectées par la crue. De son côté, Yvan Leroux, directeur de la Sécurité civile, a affirmé comprendre l'exténuation des sinistrés.

«Nous sommes conscients de la situation particulière pour les gens compte-tenu de la durée et que tout ça est difficile pour la fatigue et le stress», a-t-il indiqué.

L'agence de santé et les services psychosociaux demeurent en place, de même que la ligne d'urgence 811. Les services de la Croix-Rouge, qui fournissent l'assistance immédiate, une partie de l'aide alimentaire et d'hébergement, sont aussi sur le qui-vive.

«Je suis allée sur le terrain et j'ai senti l'exaspération des gens qui ont encore les pieds dans l'eau. Il faut avoir beaucoup de compassion pour cette population là et poser les gestes nécessaires» a soutenu pour sa part la chef de l'opposition officielle Pauline Marois, en marge d'un rassemblement à l'occasion de la journée des Patriotes, à Montréal.

La garde côtière maintient de son côté l'interdiction de navigation sur la rivière et le lac Champlain.

Déjà plus de 3000 résidences ont été inondées.