Des centaines d'agriculteurs de la Montérégie, dont les terres sont actuellement submergées par la rivière Richelieu, encaisseront des pertes financières majeures.

L'agriculteur Jacques Oligny se tient au bout de son champ, debout sur la digue qui protégeait jusqu'à tout récemment sa terre des débordements de la rivière Richelieu. À cause de la hausse sans précédent du niveau des eaux, la digue de M. Oligny s'est rompue il y a quelques jours. Le Richelieu s'est littéralement enfoncé sur son terrain. Aujourd'hui, le quart de sa terre agricole repose sous 3,5 m d'eau.

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M. Oligny, qui vit de la culture des céréales, avait prévu semer du maïs dès ce mois-ci sur sa propriété située à Sainte-Anne-de-Sabrevois, une municipalité gravement touchée par les inondations. Mais dans ces conditions, impossible de le faire.

«Je dois attendre que l'eau se retire. Et ça va être long», soupire M. Oligny. Cet agriculteur prévoit que l'impossibilité de cultiver l'ensemble de son champ entraînera des pertes de revenus d'au moins 25 000$. Et c'est sans compter les nombreux travaux qui devront être faits.

«Je vais devoir réparer ma digue. Ensuite, je pense qu'il va rester au moins 200 litres d'eau à pomper. Et je vais aussi devoir nettoyer la terre», énumère

M. Oligny. En effet, les nombreux déchets qui flottent sur le nouveau lac artificiel de la propriété de M. Oligny laissent présager de longues heures de nettoyage.

À quelques mètres de chez M. Oligny, l'éleveur de vaches laitières André Girard subira lui aussi les conséquences des inondations. Environ 10% de ses terres sont submergées. «On est situés à côté du Richelieu. On a toujours une petite partie des terres qui s'inonde au printemps. Mais là, c'est une catastrophe», dit-il.

On compte environ 500 fermes dans les municipalités riveraines du Richelieu qui subissent actuellement des inondations records, selon Jean Dumont, de la Fédération de l'Union des producteurs agricoles de Saint-Hyacinthe.

Seulement à Saint-Jean-sur-Richelieu, 60 kilomètres carrés de terres agricoles sont submergés et ne peuvent être cultivés. Une cinquantaine de fermes d'élevage d'animaux sont également touchées par les inondations. «On surveille la situation de près. Mais aucune évacuation de troupeau n'a encore eu lieu», indique M. Dumont.