La Sûreté du Québec envisage de porter des accusations criminelles dans son enquête sur la tragédie de L'Isle-Verte, mais elle est loin d'être certaine d'emprunter cette voie.

Ayant atteint un «endroit critique» dans les décombres (un «appartement»), le corps de police a suspendu ses recherches hier avant-midi afin de demander un «mandat général» à un juge. Ce document judiciaire facilitera le dépôt de poursuites, au besoin.

«On ne veut pas prendre de risques. Advenant qu'il y ait des accusations criminelles et qu'on n'ait pas saisi [les éléments de preuve] dans les règles de l'art, vous savez comme moi que ça peut ne pas être admissible, a indiqué le lieutenant Michel Brunet. Pour le moment, il n'y a rien qui indique ça, mais on ne prendra jamais de risques.»

Le lieutenant Brunet a ajouté que si le juge accordait à la police le mandat qu'elle demande, un électricien et un chimiste viendraient effectuer des analyses poussées sur les lieux. L'expertise de ces deux spécialistes permettrait de mieux comprendre les hypothèses sur lesquelles travaillent les enquêteurs, a clairement laissé entendre Michel Brunet.

La SQ reste très vague sur la progression des fouilles et l'«endroit critique» qui doit être ratissé dans les prochains jours. «Je ne peux vous parler de l'appartement en question», a dit le porte-parole de la police.

Par ailleurs, trois nouvelles dépouilles ont été retrouvées hier dans les ruines de la Résidence du Havre, ce qui porte le total des corps à 24. Huit résidants manquent toujours à l'appel.