Le gouvernement Charest peut déclencher une commission d'enquête sur le milieu de la construction s'il le souhaite, mais cela n'est pas nécessaire et peut-être même dommageable au travail policier, selon le président du Parti libéral du Québec, Marc Tanguay.

À quelques heures de la réponse fort attendue du premier ministre sur la tenue possible d'une enquête et à trois jours du congrès libéral, Marc Tanguay revient à la position traditionnelle de son parti: «Les gestes posés par le gouvernement depuis un an sont des outils tangibles versus une commission qui pourrait durer deux ou trois ans et qui aura nécessairement une fin, dit M. Tanguay. Je privilégie l'UPAC. Le vrai travail, c'est le travail policier.»

M. Tanguay dit ne pas «être dans le secret des dieux», mais il est loin d'être convaincu que le gouvernement annoncera aujourd'hui la tenue d'une commission d'enquête.

«Je ne sais pas s'il y aura une annonce demain (aujourd'hui), mais ce n'est pas inéluctable, ajoute le président du PLC. Moi, je suis très à l'aise avec ce qui se fait en ce moment au gouvernement et il faut être prudent avec une commission d'enquête notamment pour la protection des témoins et de la preuve. Les 80% de Québécois qui veulent une commission d'enquête seraient d'accord avec les objectifs du gouvernement et les gestes qu'il a posés. Faut-il une commission d'enquête pour atteindre ces objectifs? Non, je ne pense pas.»

Marc Tanguay croit que le travail policier porte ses fruits, comme l'ont démontré les opérations Carcajou et Printemps 2001.

«Une commission d'enquête, il y a beaucoup de partisanerie là-dedans de la part de l'opposition et puis c'est payant politiquement, mais moi je suis serein avec tout ce que le gouvernement a fait.»

L'exécutif du PLQ laisse au gouvernement le soin de décider de la suite des choses («C'est sa prérogative», dit M. Tanguay) et s'il y aura «discussion» sur le sujet au congrès, il n'y aura ni vote ni résolution. «Souhaitons que le contexte n'occulte pas le contenu du congrès parce qu'on a fait nos devoirs et on a beaucoup de dossiers à discuter», ajoute Marc Tanguay.