La tension a grimpé sur plusieurs chantiers, hier, à l'approche du dépôt du projet de loi sur l'industrie de la construction, au point où la présidente de la Commission de la construction du Québec (CCQ), Diane Lemieux, a organisé d'urgence une veille pour être informée de toute perturbation des travaux.

La ministre du Travail, Lise Thériault, doit présenter aujourd'hui à l'Assemblée nationale son projet de loi sur la réforme de l'industrie. Le projet prévoit entre autres la fin du placement syndical et la perte d'un siège au conseil d'administration de la CCQ pour la FTQ-Construction et le Conseil provincial (international) des métiers de la construction.

Ces deux organisations ont lancé une campagne publicitaire hier avec le slogan «On ne se laissera pas faire!». Leur publicité annonce de façon énigmatique «la suite, ce vendredi».

Leurs représentants ont visité plusieurs chantiers, dont ceux du Centre universitaire de santé McGill (CUSM) et de l'autoroute 30, afin de mobiliser leurs troupes. Ils ont aussi dénoncé un syndicat concurrent, la CSN-Construction, qui approuve le projet de loi. Quelques tensions ont été observées entre des membres des différentes organisations.

Des travailleurs ont rapporté que les travaux ont été retardés pendant une heure hier au chantier du CUSM. Mais selon le président de la FTQ-Construction, Yves Ouellet, aucun arrêt de travail n'est au programme cette semaine.

«Ça se peut que des gars s'arrêtent un peu quand ils entendent quelque chose, mais le CUSM a continué à bouger. Le but n'était pas d'arrêter le travail. Nos gars sont allés sur le chantier expliquer l'impact. Il n'y a rien pour les travailleurs dans ce projet-là!», a-t-il dénoncé dans un entretien avec La Presse.

M. Ouellet croit que la FTQ-Construction, qui représente la plus grande part des travailleurs, doit avoir plus de poids au conseil d'administration de la CCQ que les petites organisations syndicales.

En réaction, Diane Lemieux a déployé «ses antennes» partout au Québec et leur a demandé de la tenir informée de «tout mouvement» sur les chantiers, selon ce qu'a appris La Presse.

Si des chantiers semblent ralentis volontairement, elle serait prête à déclencher une enquête officielle.