Le ministre de la Sécurité publique, Robert Dutil, soutient «n'avoir jamais entendu parler» de la nomination d'un «super-procureur» doté de pouvoirs extraordinaires comme solution au problème de la corruption dans l'industrie de la construction.



En point de presse, mercredi, le ministre Dutil a voulu forcer l'opposition péquiste à se commettre, à préciser ce qu'elle jugerait acceptable comme format pour une commission d'enquête réclamée depuis des mois. Selon lui, le PQ a «une position dogmatique» en refusant tout exercice qui ne serait pas public. Il appelle le parti de Mme Marois à «proposer des compromis» et rappelle que, jusqu'ici, toutes les lois visant à juguler le problème de la corruption dans la construction avaient été adoptées à l'unanimité.

Quant au «procureur spécial», des juristes au gouvernement expliquent que la solution évoquée mercredi par certains quotidiens ne peut être appliquée au Québec. L'application du Code criminel est déjà déléguée au Directeur des poursuites criminelles et pénales, Louis Dionne, qui lui a déjà désigné un procureur spécial pour les dossiers produits par l'Unité permanente de lutte à la corruption, Me Sylvain Lépine. Le gouvernement ne peut juridiquement nommer un autre procureur au dossier, explique-t-on.