Le responsable de l'unité anticollusion, Jacques Duchesneau, est partisan d' une enquête sur l'industrie de la construction, mais elle ne pourrait se tenir sur la place publique, selon lui.

C'est ce qu'a indiqué l'ancien policier sur le plateau de l'émission Tout le monde en parle (TLMEP), enregistrée hier. Il croit qu'il faudrait d'abord ouvrir une enquête «à huis clos», qui pourrait être placée sous la responsabilité de trois juges.

M. Duchesneau estime en effet que bien des témoins que ses enquêteurs ont pu interroger se seraient fermés comme des huîtres si on les avait forcés à témoigner devant les caméras.

Dans son rapport, que Transports Québec a rendu public officiellement, M. Duchesneau explique que la honte, la peur, le remords ou même le sentiment de déloyauté constituent autant de freins aux «dénonciations».

Depuis 30 mois, les partis de l'opposition réclament une enquête publique sur la corruption dans l'industrie de la construction.

Les commissions d'enquête créées par le gouvernement ne prévoient pas toujours de volet public: en juin 2006, le juge Jean Moisan a produit un rapport sur certaines révélations de la commission Gomery qui touchaient le financement des partis provinciaux.

L'année suivante, le juge à la retraite Bernard Grenier a fait un rapport sur Option Canada et ses interventions au moment du référendum de 1995. Dans les deux cas, les commissaires ont fait témoigner les gens à huis clos pendant plusieurs mois.

Avant d'accepter son mandat à l'Unité anticollusion, M. Duchesneau était pour la tenue d'une enquête publique. Même passé à la tête de cette organisation, il avait soutenu que l'enquête publique n'était pas pour autant écartée.