Pour la huitième fois en deux ans, le Parti québécois déposera mercredi à l'Assemblée nationale une motion pour demander la tenue d'une commission d'enquête publique sur la collusion dans l'industrie de la construction. La chef Pauline Marois exhorte cette fois le premier ministre Jean Charest de laisser ses députés voter librement.

«Le Québec est plongé dans une crise, une crise de confiance envers le gouvernement. Nous savons que le crime organisé a infiltré des pans entiers de notre économie. La population est outrée, désabusée et exaspérée. C'est la démocratie qui est actuellement touchée», a indiqué la chef de l'opposition, lors d'un point de presse, lundi.

Après les vagues entourant le vote libre sur le projet d'amphithéâtre à Québec, Pauline Marois a assuré que les députés péquistes seraient libres de voter comme bon leur semble. Elle met au défi Jean Charest «d'agir en démocrate et de libérer les députés libéraux de la loi du silence qu'il leur impose».

La chef péquiste reste toutefois convaincue que «le premier ministre s'obstinera jusqu'au bout s'il n'est pas acculé au pied du mur». Elle en appelle donc à la «loyauté» des députés libéraux à qui elle demande de «dépasser la ligne de parti». «Je suis convaincue que, dans leur for intérieur, plusieurs députés libéraux n'en peuvent plus de se taire et de voter contre la population», a-t-elle indiqué. «Votre vrai patron, ce n'est pas Jean Charest, c'est la population québécoise.»