Le gouvernement Charest écarte l'idée de nommer un procureur spécial chargé de faire avancer plus rapidement les enquêtes sur l'industrie de la construction. Il ne semble pas non plus avoir de nouvelles mesures dans ses cartons pour répondre aux critiques sur son refus de déclencher une enquête publique.

«Il y a déjà de nombreux procureurs expérimentés qui sont à la direction des poursuites criminelles et pénales et qui font leur travail. Ils ont toute ma confiance», a affirmé le ministre de la Justice, Jean-Marc Fournier, ce midi, à la sortie d'une cérémonie honorant 22 citoyens qui ont accompli des actes de bravoure et de civisme.

Selon lui, l'hypothèse de nommer un procureur doté de pouvoirs spéciaux, évoquée dans La Presse ce matin, n'est «pas à l'étude».

M. Fournier a indiqué que le gouvernement a adopté une «panoplie de mesures» pour contrer la collusion et la corruption, comme l'escouade Marteau. «Ce n'est pas dans nos cartons actuellement de faire autre chose. Ce qui est dans nos cartons actuellement, c'est de laisser les enquêtes se mener», a-t-il dit.

Le patron de l'escouade Marteau, l'inspecteur Denis Morin, a affirmé la semaine dernière que «certains dossiers» ont déjà été déposés devant les procureurs. Il disait attendre les mandats d'arrestation «pour arrêter les personnes concernées».

Dans une entrevue précédente, il confirmait que des entrepreneurs ont des liens avec la mafia. «Notre renseignement tend à démontrer qu'il y a une certaine collusion entre de grandes entreprises de construction afin de se partager les contrats. On a à établir l'ampleur du phénomène. On est porté à croire qu'il y a des liens entre ces entreprises et la mafia», disait-il.

Selon Jean-Marc Fournier, les procureurs «ont à prendre le temps qu'il faut pour que les dossiers soient bien ficelés, pour que les gens puissent être amenés devant les tribunaux. Leur travail n'est pas de se précipiter devant les tribunaux pour aller avec une preuve qui ne serait pas solide. Ils veulent s'assurer que la preuve est solide».