Les dirigeants syndicaux des cols bleus et cols blancs de Montréal exhortent le gouvernement du Québec à modifier les règles régissant les contrats et appels d'offres, sans quoi ils persisteront à réclamer une enquête publique. Michel Parent, président des cols bleus regroupés, et Monique Côté, représentante des cols blancs, ont rencontré le ministre des Affaires municipales, Laurent Lessard, mardi matin.

À l'instar de Michel Arsenault, président de la FTQ, les deux dirigeants estiment que le processus d'attribution des contrats publics doit faire l'objet d'une législation le plus tôt possible. En conséquence, ils demandent une modification à la Charte de Montréal définissant la structure et les règles de fonctionnement de l'administration.Les deux dirigeants s'en prennent notamment aux nombreux services dont les pouvoirs sont décentralisés en arrondissement. Le contentieux aussi. Ils font également référence aux conclusions du vérificateur général de Montréal, dans le scandale sur les compteurs d'eau, qui notait que la Ville a omis l'expertise des cols bleus dans la gestion ou l'installation des appareils de mesure.

«On attend maintenant la réponse du ministre, mais je vais vous avouer qu'on n'a pas grand espoir, a expliqué Monique Côté à La Presse. On croit qu'il faut une enquête publique, mais on estime qu'il faut aussi modifier la Charte.»

Michel Parent estime pour sa part qu'il «ne faut pas se cacher la tête dans le sable».

«L'une des principales sources des problèmes de dysfonctionnement à Montréal réside au coeur même de la Charte qui décentralise au profit des 19 maires d'arrondissement, déplore-t-il. Cette décentralisation, unique en Amérique du Nord, crée un formidable terreau pour le copinage, la collusion et l'explosion des coûts des contrats.»