Le député péquiste Yves-François Blanchet, fidèle de Pauline Marois, a un message clair pour le comité exécutif de l'association de Mille-Îles qui exige le départ de la chef: «Partez, on vous remplacera.» Le président du parti, Raymond Archambault, refuse quant à lui d'aller aussi loin.

Yves-François Blanchet a commenté sur Twitter, hier, la manchette de La Presse au sujet d'une proposition d'urgence adoptée à l'unanimité mercredi par le comité exécutif de l'association de Mille-Îles, à Laval. Celui-ci demande à Pauline Marois de «quitter ses fonctions immédiatement». Il invoque «l'incapacité de rallier les troupes souverainistes avec le leadership actuel». Il a remis sa proposition au parti jeudi.

Le lendemain, le comité exécutif national du Parti québécois a annoncé le report en janvier du conseil national initialement prévu les 3 et 4 décembre. La tenue d'une élection partielle dans Bonaventure le 5 décembre est la seule raison du report, martèle-t-on au PQ.

Sur Twitter, Yves-François Blanchet a affirmé que l'opinion de l'association de Mille-Îles ne fait pas «consensus» et ne représente pas celle de la «majorité». Il suggère aux membres du comité exécutif de démissionner. «Partez, on vous remplacera. C'est simple, non?», a-t-il écrit. Il a précisé par la suite qu'ils devraient quitter leurs fonctions puisqu'ils refusent de «travailler avec la chef choisie par le congrès», en avril, quand Mme Marois a obtenu un vote de confiance de 93%.

Le député de Drummond a ainsi relayé un message que Pauline Marois a lancé elle-même vendredi. Elle a invité les insatisfaits à prendre la porte. «Je pense qu'il faut qu'ils soient conséquents. S'ils pensent que je ne suis pas la bonne, que je ne fais pas la job, alors, qu'ils fassent autre chose», a-t-elle dit. Elle a souligné que «ça ne peut pas être une minorité qui dicte sa volonté à la majorité». D'autres chefs ont été poussés vers la sortie, mais «ça va s'arrêter à moi», a-t-elle ajouté.

Pauline Marois souhaite-t-elle aujourd'hui que les membres du comité exécutif de Mille-Îles quittent leurs fonctions? Son attachée de presse, Marie Barrette, n'a pas voulu répondre.

Questionné pour savoir s'il allait leur demander de démissionner, Raymond Archambault a répondu qu'il n'a «pas de message à [leur] transmettre». Il a ajouté que «les associations locales sont souveraines», laissant entendre qu'elles sont libres de prendre position.

De son côté, le président régional du PQ, l'ancien député Michel Leduc, estime que les quatre autres associations de Laval sont «plutôt solidaires de Mme Marois pour l'instant». Il a souligné que 7 des 12 membres du comité exécutif de Mille-Îles ont participé à la réunion de mercredi où la proposition a été adoptée. «Ça ne fait pas très sérieux. Ils n'ont pas attendu non plus que la région débatte de la question du leadership. Ça manque de maturité politique», a-t-il affirmé. Une réunion des associations de Laval est prévue le 28 novembre.