La veille de l'annonce du report du conseil national du Parti québécois, l'association péquiste de la circonscription des Mille-Îles, à Laval, a présenté une proposition d'urgence demandant le départ immédiat de Pauline Marois, a appris La Presse.

Le PQ affirme toutefois que la proposition n'a pas pesé dans la balance dans sa décision de reporter, en 2012, le conseil initialement prévu les 3 et 4 décembre prochains.

La tenue d'un scrutin partiel dans Bonaventure le 5 décembre, au lendemain du conseil national, est le seul élément qui a motivé le report, a maintenu dimanche l'attaché de presse du PQ, Manuel Dionne. Le parti veut ainsi s'assurer d'avoir un maximum de militants et de députés mobilisés à l'approche du scrutin.

Un départ immédiat

Selon nos informations, le conseil exécutif du PQ dans la circonscription des Mille-Îles a adopté mercredi la proposition à l'unanimité et l'a soumise, jeudi vers 17 h, à la permanence du parti. Le texte demande un vote secret sur une résolution demandant à Pauline Marois «de quitter ses fonctions immédiatement» afin que soit déclenché le processus de course à la direction. La proposition invoque «l'incapacité de rallier les troupes souverainistes avec le leadership actuel».

Le lendemain du dépôt, le conseil exécutif national du PQ a publiquement annoncé le report du conseil national.

Selon Manuel Dionne, cette remise rend caduque la proposition déposée jeudi.

En entrevue avec La Presse, dimanche soir, la présidente du conseil exécutif du PQ dans la circonscription des Mille-Îles, Sylvie Lalonde, a affirmé qu'elle comptait soumettre de nouveau la proposition en vue du conseil national qui se tiendra finalement les 28 et 29 janvier.

«On pense que Mme Marois n'est plus outillée pour passer au travers des prochains défis. Nous pensons qu'il sera difficile pour elle de mener les troupes vers une victoire électorale», a affirmé Mme Lalonde. «Ce n'est pas parce qu'elle n'est pas compétente. Elle a fait des choses extraordinaires», a-t-elle précisé.

Vendredi, Pauline Marois a déclaré qu'elle n'avait pas l'intention de quitter la direction du PQ, allant jusqu'à inviter les membres insatisfaits à partir.

«Intimidation»

«C'est peut-être dans son idée de faire des menaces ou de l'intimidation, mais notre objectif, ce n'est pas de faire une guerre, a rétorqué Mme Lalonde. On agit pour le bien du parti. On veut un débat, on a le droit à la dissidence au PQ.»

À l'instar de plusieurs députés et présidents d'associations péquistes, elle craint que les mauvais résultats de Mme Marois dans les sondages ne se traduisent par un échec à l'occasion d'un scrutin général. «Jean Charest fait des gaffes, des choses épouvantables, il crée une commission d'enquête bidon, et nous, on est encore bas dans les sondages. Ça n'a pas de sens!»

Pour l'instant, la circonscription des Mille-Îles serait la seule à avoir soumis une proposition de ce genre au conseil national. D'autres associations pourraient toutefois l'imiter.

Le président régional des associations péquistes de Laval, Michel Leduc, a affirmé que les cinq associations de circonscription de sa région allaient se réunir le 28 novembre prochain pour débattre de la question.