Les appels au boycottage de la commission d'enquête sur les manifestations du printemps érable se multiplient. Le député libéral Robert Poéti a profité du début des travaux, lundi, pour dénoncer le mandat des commissaires, alors que la Ligue des droits et libertés (LDL) a annoncé son intention de ne pas y participer.

«Le mandat consiste toujours à analyser les circonstances des manifestations et des actions de perturbation, alors que nous demandions une enquête questionnant les interventions policières et politiques ainsi que les violations de droits survenues au printemps dernier», déplore Nicole Filion, coordonnatrice de la LDL.

Dans la même veine, Robert Poéti, ancien haut gradé de la Sûreté du Québec, qualifie l'exercice de «perte de temps monumentale».

Sa voix s'ajoute à celles des syndicats de policiers et de l'Association pour une solidarité syndicale étudiante, qui avaient déjà annoncé leur intention de boycotter la commission, dont le but, selon les commissaires, est de «tirer des leçons des événements du printemps 2012 pour s'assurer que si un débat aussi intense survenait au Québec, il se déroulera pacifiquement».

Un mandat «mal compris»

«Je crois que notre mandat a été mal compris, se défend le président, l'ex-ministre de la Sécurité publique Serge Ménard. Nous n'avons pas l'intention de porter un jugement politique, pas plus que de faire le procès des policiers ni celui des organisations étudiantes. Le ministre nous a spécifiquement demandé de laisser ce travail aux instances responsables [comme les tribunaux].»

«[Serge Ménard] dit qu'on n'a pas compris le mandat? Je m'excuse, tout le monde a très bien compris ce mandat-là, répond Robert Poéti. C'est de faire le bulletin du Parti libéral, c'est une action partisane tout à fait inutile qui va coûter un demi-million de dollars. C'est avant tout de l'argent des contribuables qui s'envole, c'est une perte de temps monumentale.»

Les citoyens et organismes qui désirent témoigner dans le cadre de la commission devront déposer un mémoire et un avis précisant s'ils désirent être entendus en public ou en privé. «Nous allons déterminer ce qui va être public en fonction de la transparence et de ce que les gens ne connaissent pas. On ne voudrait pas que ça serve de tribune pour de la diffamation», a dit M. Ménard.