On a procédé à pas moins de 1714 arrestations dans la métropole au printemps durant le conflit étudiant, révèle un bilan du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM). En quatre mois, les policiers ont eu à intervenir dans 509 manifestations, soit plus de quatre par jour.

La direction du SPVM a récemment fait parvenir aux élus un rapport dressant un bilan du conflit étudiant ayant secoué la métropole le printemps dernier. On y explique que le corps policier a dû agir dans une «situation exceptionnelle qui se distingue surtout par le niveau exercé de résistance et de violence de la part de certains manifestants à l'égard des policiers et des institutions».

Les policiers n'ont pas simplement distribué des amendes aux manifestants arrêtés: un sur cinq a été arrêté en vertu du Code criminel. Ainsi, 329 personnes doivent aujourd'hui répondre à des accusations criminelles, principalement d'agressions armées sur des policiers, de voies de fait sur des policiers, de non-respect des conditions et de méfaits. La majorité (80%) des manifestants arrêtés a toutefois simplement été arrêtée pour avoir contrevenu à un règlement municipal ou au Code de la sécurité routière.

Le plus récent rapport sur le conflit étudiant ne précise pas le nombre de blessés. Un précédent état sur la situation précisait toutefois que 25 policiers ont été blessés durant les mois de mars et d'avril. Huit d'entre eux ont dû être placés en arrêt de travail prolongé. Durant la même période, une dizaine de manifestants ont quant à eux été blessés, selon le SPVM.

Les manifestations ont été moins nombreuses aux mois de mai et de juin, mais le corps policier constate que celles-ci ont donné lieu à davantage d'arrestations. Le 20 mai, 303 manifestants ont été arrêtés tandis qu'un autre groupe de 501 personnes a été interpelé trois jours plus tard.

Le SPVM souligne que, malgré son expérience en «matière de manifestations, maintenir le cap après une aussi longue période d'activités demeure l'un des principaux défis» qu'il a dû relever. Pour éviter des dérapages, le bilan indique que les commandants sur le terrain ont été épaulés pour préparer leurs interventions. Le rapport souligne également que l'utilisation des médias sociaux a permis de «désamorcer» certaines situations, sans préciser lesquelles. Plusieurs rumeurs ont circulé sur la Toile, notamment quant au décès d'un manifestant retrouvé vivant quelques jours plus tard par La Presse.

La Ville de Montréal a obtenu 15 millions du gouvernement québécois pour compenser les importantes dépenses entraînées par le conflit étudiant. C'est précisément la somme avancée par la métropole après le comptage des frais engendrés par le conflit, principalement en heures supplémentaires de ses policiers.